Mali : Encore des accrochages dans la région de Gao

Alors que la situation semble calme dans les environs de Tombouctou – une patrouille menée récemment par l’Escadron d’éclairage et d’appui (EAE) du 1er Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) et l’armée malienne n’ayant pas donné lieu à de contacts avec les jihadistes, il en va autrement dans la région de Gao, ancien bastion du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), l’un des trois groupes terroristes présent au Nord-Mali.

Ainsi, au cours de l’opération Doro, lancée depuis le 12 mars, dans le secteur de Djebok, près de Gao, le Groupement tactique interarmes (GTIA) 2 a dû faire face à plusieurs attaques sporadiques d’éléments jihadistes le long de son axe de progression.

Mais au final, les terroristes ont perdu une quinzaine d’hommes lors de ces actions de harcèlement et 8 pick-up, grâce à l’appui combiné des Véhicules Blindés de Combat d’Infanterie (VBCI) et des hélicoptères du Groupement aéromobile (GAM). En outre, plusieurs engins exposifs improvisés (IED) ont été neutralisés, de même que des munitions en quantité importantes.

Des combats intenses ont déjà eu lieu dans la région de Gao, plus précisément à In-Manas, au début du mois. Une quarantaine de combattants du Mujao avaient alors été neutralisés par les hommes du GTIA 2 et de l’armée malienne.

Plus au nord, dans l’Adrar des Ifoghas, les GTIA 3 et TAP, associés aux troupes tchadiennes, continuent à traquer les éléments terroristes qui s’y sont retirés. Après avoir conquis la vallée d’Amettetaï, l’attention se porte désormais sur une sorte de canyon appelé « Hadès », à 60 km de Tessalit.

Cette vallée, qui s’étend sur 7 km de long, est l’un des derniers repaires d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). La nature de cet endroit, qui regorge d’eau, a permis aux jihadistes d’installer des caches et des postes de combat.

Après la conquête de la vallé d’Amettetaï, les groupes terroristes se sont adaptés. « Ils ont changé de tactique. Au début, ils nous attaquaient de loin, mais ils ont compris que ça nous permettait de faire entrer en action notre artillerie (ndlr, notamment les CAESAR, Camion équipé d’un système d’artillerie) et nos moyens aériens. Maintenant, ils attaquent de plus près », a confié le colonel François-Marie Goujon, le chef de corps du 1er RIMa et du GTIA 3.

En outre, les jihadistes ont également recours aux IED. L’explosion de l’un d’eux a coûté la vie au caporal Alexandre Van Dooren, alors qu’il pilotait un char AMX-10 RC. Le 17 mars, les légionnaires du 2e Régiment Etranger de Parachutistes (REP) ont ainsi découvert un atelier de fabrication de bombes artisanales, avec des dizaines de mètres de fil électrique, 400 détonateurs, des ceintures explosives, des batteries et des obus.

Signe de l’intensité des combats, l’aviation française a maintenu une activité importante au cours des 4 derniers jours, avec, selon le compte rendu de l’Etat-major des armées pour la période allant du 14 au 18 mars, une centaine de sorties aériennes, dont une trentaine dédiée à l’appui des troupes engagées en sol.

Photo : Militaire français engagé dans l’opération Doro, dans la région de Gao (c) EMA/ECPAD

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