Mali : Les casques bleus pourraient prendre le relais de la MISMA en juillet

« Nous allons passer du cadre actuel (…) à un nouveau dispositif diplomatique qui est accepté par tous les membres du Conseil de sécurité, une opération de maintien de la paix (OMP), qui devrait probablement être votée au mois d’avril et appliquée deux mois plus tard », avait affirmé Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, la semaine passé, au sujet de la situation au Mali.

Mais il faudra probablement attendre un mois de plus pour que la future mission des Nations unies soit opérationnelle. Envoyé à Bamako pour évaluer les conditions de déploiement de cette dernière, le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Edmond Mulet, a estimé qu’il faudrait au moins un mois de plus.

« L’ONU table sur la présence complète de sa mission de stabilisation au Mali en juillet pour remplacer la mission africaine Misma et le gros de l’armée française », a-t-il en effet déclaré, le 16 mars

« Il ne s’agit pas d’une force d’interposition (…) et de créer une force tampon entre le Nord et le Sud », a-t-il poursuivi. « D’autres pays en Afrique et dans le monde, des missions de maintien de la paix visaient à séparer des forces belligérantes mais ce n’est pas le cas au Mali », a encore insisté M. Mulet.

« Les membres du Conseil de sécurité et les Etats membres sont très clairs pour que le Mali étende son autorité sur tout le territoire du Mali » a précisé le responsable avant d’ajouter que « la souveraineté du Mali est l’objectif principal de cet appui international. »

Le rapport établi par Edmond Mulet sera remis au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avant d’être soumis au Conseil de sécurité d’ici la fin du mois. C’est en fonction des recommandations qu’il contiendra que la décision de lancer ou non une mission de maintien de la paix au Mali sera prise via une nouvelle résolution.

« Les Nations unies n’auraient ni le mandat ni la capacité d’endiguer la menace sécuritaire qui est posée par les terroristes, a précisé M. Mulet, au sujet du rôle qu’aura à tenir cette mission. « Ce sont des actions qui sont entreprises avec beaucoup plus d’efficacité par des partenaires qui en ont la capacité, » a-t-il estimé.

« Le déploiement de cette mission de stabilisation se fera en coordination avec les forces françaises », a-t-il ajouté avant de souligner que « la France a dit qu’elle serait sur le terrain le temps nécessaire et s’il y a encore du travail à faire ils (ndlr, les militaires fançais de l’opération Serval) continueront de le faire. »

Cette mission des Nations unies pourraient compter jusqu’à 10.000 hommes. Outre ceux qui servent actuellement dans le cadre de la MISMA, dont les effectifs sont fournis par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le Tchad, d’autres pays seraient susceptibles d’y participer, comme la Mauritanie et le Burundi. Sa base principale pourrait être installé à Gao.

Par ailleurs, si la situation militaire et sécuritaire s’améliore au Mali, le pays devra encore régler d’autres problèmes. En plus des affaires liées à la question touareg dans le nord ainsi qu’au processus démocratique qu’il faut remettre sur les rails, il faudra encore apporter une réponse à la crise humanitaire, laquelle « n’est pas terminée », a rappelé, le 17 mars, le Programme alimentaire mondial (PAM).

« Nous devons redoubler de vigilance et aider jusqu’au bout ces populations dans le processus de retour dans leurs villages. La dignité humaine recommande cette démarche », a déclaré Ertharin Cousin, la directrice exécutive du PAM, lors d’une visite au Mali, en évoquant le sort des civils ayant fui les zones de combat.

Le PAM va venir en aide à plus d’un million de personnes au Mali, via deux programmes. Le premier concernera les populations du Nord du pays tandis que le second, aura pour objectif de « répondre aux besoins chroniques » dans le Sud, qui se remet lentement « des effets de la sécheresse de 2012. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]