Selon le président Obama, l’Iran pourrait se doter de l’arme nucléaire d’ici un an

Depuis maintenant 11 ans, c’est à dire lors de la découverte d’un centre secret d’enrichissement de l’uranium à Natanz, le groupe des 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) tente de trouver une issue au dossier du nucléaire iranien. Et pendant que les négociations diplomatiques sont dans l’impasse, Téhéran continue de mener ses activités nucléaires, en mettant en avant son droit à produire de l’énergie tout en niant la dimension militaire de son programme.

Pourtant, plusieurs rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) mettent en doute l’aspect purement civil des activités nucléaires iraniennes, d’autant plus que l’accès de certains sites militaires, comme celui de Parchin, lui est interdit par Téhéran. Par ailleurs, et malgré les sanctions économiques décidées par la communauté internationale, l’Iran mène de front un programme spatial dont les technologies sont susceptibles d’être utilisés pour le développement de missiles balistiques intercontinentaux.

Pour Israël, le régime iranien serait à deux doigts de franchir la ligne rouge. « Nous nous en approchons », a estimé, le 12 mars, le président israélien, Shimon Pérès, dans les colonnes du quotidien Le Monde. « Mais je ne suis pas sûr qu’il y ait une seule estimation en la matière : est-ce une question de mois, d’année ou de plus ? La ligne rouge doit être constatée conjointement, par toute la coalition. Il y a un moment où celle-ci va dire : nous avons essayé de faire de notre mieux, mais il est temps de recourir à d’autres moyens », a-t-il ajouté.

Le fait que l’Iran soit sur le point d’approcher cette ligne rouge à brève échéance a été confirmé par Barack Obama, le président américain. « Nous pensons que cela prendra un peu plus d’un an ou à peu près avant que l’Iran ne développe une arme nucléaire, mais évidemment nous ne voulons pas attendre le dernier moment », a-t-il affirmé, le 14 mars, lors d’une entretien diffusé par la télévision israélienne.

« Quand je consulterai ‘Bibi’ (ndlr, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu) comme je l’ai fait ces dernières années sur ce sujet, mon message sera le même que précédemment : si nous pouvons le régler diplomatiquement, ce sera une solution plus durable », a expliqué le locataire de la Maison Blanche. « Sinon, je continuerai à conserver toutes les options sur la table, a-t-il dit. Quand je dis que toutes les options sont sur la table, toutes les options sont sur la table et les Etats-Unis ont bien sûr des capacités significatives », a-t-il ajouté.

Cependant, le directeur du renseignement américain, James Clapper, s’est montré beaucoup plus mesuré lors de la présentation d’un rapport annuel sur la sécurité devant le Congrès. Tout en reconnaissant que s’il avait accompli des progrès dans son programme nucléaire, il a assuré que le régime iranien « ne pourra pas détourner de façon sûre du matériel et produire de l’uranium de qualité militaire sans que ses activités soient découvertes ». Ce qui veut dire que, pour le moment, Téhéran n’a pas encore franchi ce palier.

Le régime iranien « a fait des progrès au cours de l’année dernière et le pays est par conséquent dans une meilleure posture pour produire, si tel était son choix, de l’uranium propre à fabriquer une bombe nucléaire, grâce à ses centrales et à ses stocks », indique le rapport du renseignement américain. Mais, a précisé James Clapper, « nous ne savons pas si l’Iran va finir par décider de fabriquer des armes nucléaires. »

« Les Etats-Unis et leurs alliés ont les moyens de faire pression pour éviter que cette décision ne soit prise dans la mesure où les dirigeants iraniens, restant avant tout soucieux de maintenir leur place au pouvoir, mesurent les risques de leur choix. De ce fait, les dirigeants iraniens ne cherchent pas non plus à entrer en confrontation directe avec les Etats-Unis », a ajouté le directeur du renseignement américain.

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