Le projet de créer une unité multinationale d’A400M ne se fera pas

En septembre 2012, le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, avait proposé, à l’occasion d’une visite à Bruxelles de son homologue français, Jean-Yves Le Drian, de créer une unité multinationale dotée d’avions de transport A400M qui aurait été basée à Melsbroek, en Belgique.

L’idée était de rassembler sur un lieu unique les 7 A400M attendus par les forces aériennes belges, l’unique exemplaire luxembourgeois ainsi que quatre appareils français et allemands.

A l’époque, Jean-Yves Le Drian avait estimé que ce projet belge était « un bon exemple concret » du renforcement de la défense européenne. Mais l’objectif d’une mutualisation de capacités militaires n’est pertinente que si elle permet de dégager des bénéfices tant au niveau opérationnel que financier.

Et dans le cas de la France et de l’Allemagne, les gains attendus en prenant part à cette initiative étaient loin d’être évident. D’où leur refus, que le ministre Pieter De Crem a évoqué devant la commission de la Défense de la Chambre des représentants de Belgique, le 6 mars dernier.

« J’ai pris acte de la décision de mes homologues français et allemand de geler le projet de création d’unité multinationale A400M, en conséquence de quoi la letter of intent (LOI) n’a pas été signée. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir insisté auprès des deux ministres sur le caractère exemplatif de ce projet de collaboration européenne en matière de défense », a-t-il déclaré.

« Je n’ai pas manqué de rappeler par ailleurs les autres initiatives en cours à l’European Air transport Command (EATC) à Eindhoven dans le but d’optimiser la synergie, la standardisation et l’interopérabilité entre les pays utilisateurs de l’A400M. L’EATC est opérationnel dans les transports aériens dans nos opérations militaires, au Mali par exemple », a encore ajouté le ministre.

Du coup, la base de Melsbroek accueillera seulement les 7 A400M belges ainsi que l’appareil luxembourgeois, en remplacement des 11 C-130 actuellement en service.

« Je continuerai à appuyer ces initiatives. La centralisation des organes de décision pour l’utilisation des moyens de transport aériens est encore plus importante qu’une situation centrale », a encore fait valoir Pieter De Crem.

« Cette question prouve que l’intégration européenne en matière de défense reste un dossier de longue haleine qui nécessite de la persévérance », a-t-il estimé, en soulignant toutefois qu’il y a des progrès, en citant « l’extension de la coopération en matière de défense au sein du Benelux ainsi que la collaboration concernant l’EATC. »

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