Le retrait d’Afghanistan risque de coûter très cher à l’armée américaine

A la fin de l’année 2014, la mission de l’Otan en Afghanistan prendra fin, du moins, sous sa forme actuelle, étant donné qu’il est question de maintenir des troupes après cette date afin de continuer à soutenir l’armée nationale afghane.

A cette fin, le général James Mattis, le chef de l’US Centcom, le commandement pour le Moyen Orient et l’Asie centrale, a suggéré que soit maintenu en Afghanistan un contingent de 13.600 soldats américains. « J’ai fait ma recommandation. Elle est de 13.600 éléments américains », a-t-il en effet affirmé lors d’une audition devant la commission sénatoriale des Forces armées.

Seulement, l’on n’en est pas encore là. D’une part parce que l’immunité juridique dont pourraient bénéficier les soldats américains n’est pas encore garantie par Kaboul et d’autre part, le niveau des effectifs demandés par le général Mattis est bien plus important que celui envisagé par la Maison Blanche.

En attendant, 34.000 militaires américains, sur les 66.000 environ actuellement déployés en Afghanistan, vont rentrer au pays d’ici quelques mois et les autres suivront d’ici la fin 2014. Ce qui suppose une manoeuvre logistique de grande ampleur, en raison de la somme des matériels accumulés en plus de 11 ans de mission.

Et cela s’annonce compliqué, compte tenu des coupes budgétaires importantes qui s’annoncent, faute d’avoir trouvé un accord au Congrès sur le plafond de la dette américaine au 1er mars dernier.

Pour le nouveau secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, le gel automatique de 46 milliards cette année « risque d’empêcher les Etats-Unis de mener à bien l’ensemble de leurs missions militaire », et donc, leur retrait d’Afghanistan. « La séquestration risque d’enlever toute notre flexibilité », s’était inquiété le général Dennis Via, le chef de l’Army Materiel Command, le 20 février dernier.

L’enjeu est de pouvoir rapatrier 757.000 pièces et 28.000 véhicules. Le tout pour une valeur de 21 milliards de dollars. Etant donné que l’ouverture des routes pakistanaises est sujette à l’humeur d’Islamabad, la voie aérienne paraît pour le moment la plus sûre, tout en étant la plus rapide mais aussi la plus onéreuse.

Quoi qu’il en soit, pour les responsables du Pentagone, toutes les voies de sortie doivent être utilisées. Mais il risque y avoir de l’embouteillage car l’armée américaine ne sera pas la seule à se retirer d’Afghanistan.

Du coup, il est question de laisser sur place beaucoup de matériels, dont la valeur totale est estimée à 6 milliards de dollars. Ce sont essentiellement des équipements qui ne sont pas essentiels pour les besoins de l’armée américaine et dont le coût de transport dépasse leur valeur marchande.

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