Des casques bleus du Golan retenus en otages par des rebelles syriens

Cela fera bientôt 3 ans que le régime de Bachar el-Assad est aux prises avec une rébellion armée. A plusieurs reprises, ce conflit a dépassé les frontières de la Syrie, avec notamment des incidents frontaliers avec la Turquie et l’Irak ainsi que sur le plateau du Golan, annexé par Israël en 1981, qui en avait pris le contrôle lors de la guerre des Six-Jours.

Dans cette région justement, une Force des Nations unies chargées d’observer le dégagement (FNUOD) y a été déployée depuis 1974 afin de surveiller une zone démilitarisée qui séparer Israël et la Syrie.

Au cours des derniers moins, des tirs réalisés depuis la Syrie ont touché des véhicules militaires israéliens. Et cela n’était pas arrivé depuis plus de 40 ans. Mais les rebelles syriens sont allés encore plus loin en prenant en otage, le 6 mars, 21 casques bleus philippins de la FNUOD.

Les circonstances de leur capture ont été précisées par le colonel Arnulfo Burgos, un porte-parole de l’armée philippine. Les militaires « se trouvaient dans un convoi de quatre véhicules quand ils ont passé un check-point dressé par les rebelles », a-t-il raconté.

« Ils ont d’abord été stoppés avant d’être autorisés à continuer leur route après négociations. Mais au second (check-point), les rebelles syriens les ont arrêtés. Ils ont pris les clés de contact de leurs véhicules », a poursuivi l’officier. Plus précisément, cette action des rebelles a eu lieu dans les environs du poste d’observation 58, lequel avait été évacué la semaine passée à cause des violents combats dans le secteur.

Un porte-parole des Nations unies a indiqué que les casques bleus philippins menaient une « mission ordinaire d’approvisionnement » dans le sud du plateau du Golan pour le compte de leur détachement.

Les responsables de cette prise d’otage appartiennent à la Brigade des martyrs de Yarmouk. Cette formation réclame, en échange de la libération des casques bleus, le départ des forces gouvernementales de la localité de Jamla, à 1,5 km de la ligne de cessez-le-feu. « S’il n’y a pas de retrait d’ici 24 heures, nous les traiterons comme des prisonniers », ont aussi fait savoir les ravisseurs via une vidéo mise en ligne sur Internet.

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ses combattants « n’ont pas du tout l’intention de maltraiter » les soldats philippins. « Ce sont nos hôtes, ils vont bien », a affirmé l’un d’eux.

Reste que cette prise d’otage a été fermement condamnée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Et, dans une déclaration lue par l’ambassadeur russes, ses 15 membres « demandent à toutes les parties de coopérer » avec la FNUOD afin d’assurer la « totale sécurité » de son personnel.

Pour le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, le Français Hervé Ladsous, il s’agit là d’un « incident très grave ». « Des négociations sont en cours », a-t-il indiqué à la presse.

Par ailleurs, ce n’est pas le premier incident concernant la FNUOD dans ce secteur. Le 25 février dernier, un de ses membres avait ainsi été porté disparu. En décembre, l’ONU avait dénoncé l’incursion fréquente des rebelles et des forces loyalistes dans la zone démilitarisée.

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