Nord-Mali : Nouvel attentat meurtrier à Kidal

Une forte explosion a été entendue, le 26 février, vers 19h30 (heure locale), à Kidal, bastion historique de la rébellion touareg et principale ville de l’Adrar des Ifoghas, région où se sont repliés les jihadistes qui s’étaient établis au Nord-Mali en 2012.

Dans un premier temps, il a été dit que l’explosion avait un rapport avec la destruction d’un stock de munitions par les forces françaises présentes dans le secteur. Finalement, de source militaire, il s’est agi d’un attentat suicide commis avec un pick-up piégé.

Cette attaque n’a pas visé les militaires français installés à l’aéroport mais un poste de contrôle tenu par les militants touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) au sud-est de la ville, sur la route menant vers Menaka.

Selon l’AFP, qui a cité une source hospitalière local, un bilan provisoire a fait état de « 6 morts et de 11 blessés. » Cependant, le MNLA a affirmé, par voie de communiqué, avoir eu 7 tués dans ses rangs, ainsi que « plusieurs combattants » blessés. Le mouvement indépendantiste a précisé que le kamikaze s’est fait exploser au moment où ses militants s’apprêtaient à contrôler son véhicule.

Cela étant, histoire d’ajouter davantage de confusion, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), né d’une scission avec le groupe jihadiste touareg Ansar Dine, a également indiqué avoir été la cible de l’attentat. Son chef, Alghabass Ag Intalla, a en effet affirmé que l’attaque avait eu lieu « à une barrière militaire » tenue par son groupe, « à la sortie » de la ville.

Quoi qu’il en soit, le détail le plus troublant est que le véhicule piégé est « venu de l’intérieur de la ville de Kidal », selon un responsable du gouvernorat de la région.

Il s’agit du troisième attentat suicide commis dans le secteur de l’Adrar des Ifoghas en moins d’une semaine. Les deux premiers, revendiqués par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), ont été perpétrés à Kidal, où les forces françaises et tchadiennes auraient pu être atteintes, et à Tessalit, cette fois contre les militants du MNLA.

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