Chuck Hagel a finalement été confirmé à la tête du Pentagone

Il y a des nominations qui passent comme une lettre à la poste, comme celle de John Kerry au département d’Etat. Puis d’autres pour lesquelles c’est extrêmement compliqué. Tel a été le cas de celle de Chuck Hagel, qui vient d’être officiellement nommé à la tête du Pentagone, à l’issue d’une bataille politique de 7 semaines au Congrès. Du jamais vu, jusqu’à présent, pour la désignation d’un secrétaire à la Défense.

D’habitude, les choix de la Maison Blanche ne sont très rarement contesté. Selon la procédure américaine, la personnalité désignée pour occuper une très haute fonction au sein de l’administration doit être entendue par le Sénat, lequel donne ensuite son accord, généralement avec une majorité confortable.

Or, la désignation de Chuck Hagel, ancien sénateur du Nebraska, au poste de secrétaire à la Défense n’a pas fait l’objet d’un large consensus, étant donné qu’elle n’a été approuvée seulement que par 58 voix contre contre 41. Il faut dire que les prises de position de ce vétéran du Vietnam sont loin de plaire à tout le monde, à commencer par ses anciens amis du Parti républicain, formation qu’il a récemment quittée pour rejoindre Barack Obama.

Qui plus est, sa prestation lors de son audition au Sénat, au début de ce mois, n’a pas semblé être des plus convaincante. Plusieurs choses lui sont reprochées : ses positions à l’égard de la politique d’Israël, son attitude lors de la guerre d’Irak – il a ainsi refusé de voter l’envoi de renforts en 2007, ce qui avait pourtant permis de retourner une tendance alors compliquée – ou encore son engagement en faveur du désarmement nucléaire et en particulier d’une réduction de 80% de l’arsenal américain.

« Nous n’hésiterons pas à recourir à toute la force de l’armée des Etats-Unis pour assurer notre sécurité. Mais nous devons aussi être intelligents, et plus encore, avisés, dans la façon dont nous employons la grande puissance de notre pays », avait affirmé Chuck Hagel lors de son audition, tout en donnant des gages à Israël, avec la promesse de garantir à l’Etat hébreu sa supériorité militaire dans la région.

Quoi qu’il en soit, et malgré cette vive opposition à sa candidature et aux tentatives de déstabilisation, Chuck Hagel a quand même fini par succéder à Leon Panetta à la tête du Pentagone. « Je coopérerai étroitement avec le Congrès pour faire en sorte que nous gardions l’armée la plus puissante du monde afin de continuer à protéger cette grande nation », a-t-il promis, ce 27 février, après avoir ses ses fonctions de secrétaire à la Défense.

Mais au final, l’ancien sénateur risque d’avoir une marge de manoeuvre relativement réduite dans la mesure où il se retrouve affaibli par ces 7 semaines difficiles. Qui plus est, il aura fort à faire dans les semaines qui viennent si jamais aucun accord sur la dette américaine n’est trouvé d’ici le 1er mars. Dans ce cas, le budget du Pentagone devra subir d’importantes coupes susceptibles de porter atteinte non seulement à la posture militaire du pays mais aussi d’affecter les industriels de l’armement, étant donné que des programmes d’équipement seront impactés.

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