Mali : Le mouvement des arabes de l’Azawad prétend avoir attaqué les rebelles touareg

Résumons. Au Nord-Mali, l’on comptait al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar-Dine. C’est contre ces trois organisations jihadistes que l’opération française Serval a été lancée, le 11 janvier dernier.

A ces groupes, il faut ajouter le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), une organisation laïque qui représente une partie de la rébellion Toureg. L’offensive lancée l’an passé au Nord-Mali par cette dernière a eu pour conséquence la prise de contrôle de cette région par les jihadistes.

Depuis l’intervention militaire française, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) est apparu sur le devant de la scène, après une scission avec Ansar-Dine. Enfin, il faut également compter sur le Mouvement des arabes de l’Azawad (MAA), aux motivations opaques et qui n’avait fait que très peu parler de lui depuis sa création, en mars 2012.

Du moins jusqu’à ce que ses responsables prétendent avoir attaqué, le 23 février, les militants du MNLA à In-Khalil, localité située près de Tessalit, dans l’extrême nord-est du Mali et à 170 km au nord de Kidal.

« Nous avons attaqué In-Khalil à 04H00 (locales et GMT) ce matin et avons pris le contrôle de la localité. Des combats sont en cours actuellement aux alentours de In-Khalil contre le Mouvement national de libération de l’Azawad » a fait savoir, dans un message envoyé à l’AFP , Boubacar Taleb, un des dirigeants du MAA.

Pourquoi à In-Khalil? Parce que c’est là que des Arabes se sont réfugiés après la prise de Tombouctou par les forces françaises, par crainte « d’être pris pour des terroristes » par l’armée malienne, a expliqué le responsable du mouvement.

« Depuis l’arrivée des forces armées française à Kidal avec le MNLA, ces Arabes ont été pris en otage par un groupe se disant du MNLA (…). Ces gens ont saisi tous les véhicules des Arabes qui circulent dans la zone, puis ils ont vidé les commerces et en dernier lieu ils ont violé les femmes », encore prétendu Boubacar Taleb, qui assure par ailleurs que son mouvement est prêt à coopérer avec la France. « Nous sommes prêts à prouver au monde entier que les Arabes de l’Azawad ne sont pas des terroristes et ne cautionnent pas le terrorisme », a-t-il avancé.

Seulement, le MNLA a au contraire affirmé qu’il avait mis en échec une attaque menée non pas par le MAA mais les militants du Mujao. « Nos forces ont repoussé les jihadistes à 10 km plus loin au nord-ouest d’In-Khalil. (…) Au lieu où ils étaient stationnés, nos forces ont trouvé trois corps de jihadistes et un véhicule incendié », a ainsi indiqué Mohamed Ibrahim Ag Assaleh, le porte-parole de la rébellion touareg.

« Le Mouvement arabe de l’Azawad a existé un moment puis a disparu. Sur la liste des officiers qui dirigent l’attaque, le premier est Oumar Ould Hamahra, le numéro deux du Mujao, le second Hussein Ghoulam, est chef d’état-major. A la dernière minute, l’armée française est intervenue », a aussi expliqué le responsable du MNLA, en faisant référence à des frappes aériennes françaises dans le secteur d’In-Khalil.

Difficile donc d’y voir clair dans cette affaire. L’on sait seulement que le Mujao s’en est effectivement pris au MNLA à Kidal, avec un attentat suicide qu’il a revendiqué. Et que les combats d’In-Khalil se sont déroulés à la frontière algérienne, ce qui a fait dire au président Bouteflika que la situation au Mali « menaçait la sécurité » dans son pays.

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