Pour l’ONU et la Croix-Rouge, la situation au Nord-Mali est encore loin d’être stable

Un nouvel attentat suicide a fait 5 tués, dans la localité d’Inhalil, à la fois proche de Tessalit et de la frontière algérienne. Cette fois, l’attaque n’a pas visé des troupes françaises et africaines mais les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). L’explosion de deux voitures piégées a fait au moins 3 morts et plusieurs blessés.

Cet attentat a été commis alors que Jens Laerke, le porte-parole Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), a estimé, ce 22 février, que la situation au Nord-Mali reste encore « très volatile ».

Un constat partagé par la délégation au Mali et au Niger du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « Contrairement à ce que certains auraient pu imaginer à la suite de la reprise des villes principales par l’armée française et par l’armée malienne, la situation n’est pas du tout stable, calme », a affirmé Nicolas Marti, son responsable.

Qui plus est, et selon le dernier rapport de l’Ocha, « il y a un risque de détérioration considérable de la situation alimentaire dans les régions du nord et une partie de la région de Mopti dès fin février. Selon FEWSNet, la sécurité alimentaire va se dégrader dans le premier trimestre de 2013, atteignant le niveau de crise (IPC niveau 3) dans certaines parties du nord en avril. Les perturbations prolongées du marché, les restrictions de mouvements et la prochaine période de soudure sont les facteurs justificatifs de cette tendance. »

En janvier 2013, le Programme alimentaire mondial (PAM), avait déjà indiqué que « 585.000 personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire dans le Nord, avec encore 1,2 million personnes vulnérables. »

Et pour ne rien arranger, le nombre de personnes déplacées a augmenté depuis le début de l’année, avec 15.973 nouveaux réfugiés identifiés à Bamako, Ségou et Mopti entre le 12 et le 10 février. En outre, 167.700 civils maliens ont trouvé refuge dans un pays voisins.

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