Mali : Le Mujao revendique les attaques de Gao et Kidal

Pour le moment, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique du Nord (Mujao) est l’un des trois groupes jihadistes implantés au Nord-Mali qui ait la volonté d’en découdre avec les forces françaises et africaines.

Le porte-parole du Mujao, Abu Walid Sahraoui, a en effet affirmé que ses combattants ont « reçu l’ordre d’attaquer. » Et d’ajouter : « Si l’ennemi est plus fort, nous allons reculer pour mieux revenir, jusqu’à la libération de Gao », ville contrôlée depuis le 26 janvier dernier par les troupes françaises de l’opération Serval et des contingents maliens et nigériens.

« Nous allons libérer la ville de tous les mécréants. Nous avons les plans de leurs domiciles, de leur lieu de cachette, de leurs complices », a encore assuré le responsable du Mujao.

Ainsi, le 21 février, des militants de ce groupe jihadiste ont pris à partie deux postes de contrôle situés au nord de Gao pendant que d’autres ont réussi à s’infiltrer jusqu’à la grande place de ville pour tenter de s’emparer de la mairie ainsi que d’autres bâtiments administratifs.

Pour épauler les soldats maliens alors engagés dans les combats, le Groupement tactique interarmes (GTIA) 2, armé notamment par le 92e Régiment d’Infanterie (RI) de Clermond-Ferrand, a envoyé une force d’action rapide (Quick Reaction Force, QRF), composée d’une section VAB (Véhicule de l’avant blindé), d’une compagnie VBCI (Véhicule blindé de combat d’infanterie) et de 2 hélicoptères d’attaque Gazelle. Des éléments du Génie ont été aussi sollicités pour désarmorcer des charges explosives.

L’intervention de cette dernière a permis un retour au calme et de « neutraliser » une quinzaine d’assaillants. Au cours des combats, deux militaires français ont été « très légèrement blessés », selon l’Etat-major des armées (EMA), de même que 4 soldats maliens. Par ailleurs, deux autres terroristes ont été tués par le contingent nigérien chargé de défendre les deux postes de contrôle installés au nord de la ville.

Le Mujao peut mener ce genre d’actions car il bénéficie dans la région de Gao d’endroits où ses militants peuvent se cacher, certains villages des alentours étant favorables à leur cause.

C’est pourquoi les forces françaises et, dans une moindre mesure, africaines, ratissent le secteur, comme cela a été le cas avec l’opération effectuée quelques jours plus tôt sur l’axe Bourem-Gao. Il s’est agi de faire des reconnaissances sur les rives du fleuve Niger ainsi que dans les villages. Au cours de cette mission, 3 m3 de médicaments volés à l’hôpital de Gao ont été découverts ainsi que plusieurs caches d’armes. Trois véhicules lance-roquettes BM-21 ainsi qu’un obusier 122D30 ont été saisis.

Plus au nord, dans le secteur de Kidal, le Mujao a également tenté de s’en prendre aux troupes françaises et tchadiennes avec un attentat suicide à la voiture piégée. Le kamikaze qui était au volant de cette dernière a visé un dépôt de carburant située dans la cour d’une maison, à 500 mètres de l’aéroport de la ville. L’explosion a tué le gardien des lieux. Contrairement à ce qui avait été dans un premier temps affirmé, aucun civil n’a été blessé.

La ville de Kidal, bastion de la rébellion touareg, est au coeur de la région de l’Adrar des Ifoghas, un massif montagneux où se sont repliés bon nombre de combattants islamistes devant l’avancée des troupes françaises. Ces dernières ont pour mission d’y « rechercher le contact, de fixer l’ennemi et de le neutraliser », selon les termes utilisés par le colonel Thierry Burkhard, le porte-parole de l’EMA.

Au lendemain de la mort, le 19 février, du sergent-chef Harold Vormezeele lors d’un violent accrochage, les éléments français engagés dans cette opération « Panthère IV » ont continué leur action et « neutralisé » une dizaine de terroristes, en partie grâce à l’appui fourni par les hélicoptères Tigre du groupement aéromobile de la force Serval.

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