Le Royaume-Uni embarrassé par les tergiversations françaises sur le missile anti-navire léger

Dans le cadre des accords de Lancaster House, signés en novembre 2010, Paris et Londres avaient décidé de lancer en commun le missile anti-navire léger (ANL, ou FASGW pour les britanniques).

Ce nouveau missile doit en principe équiper les hélicoptères Lynx Wildcat de la Royal Navy ainsi que les NH-90 Caïman et Panther de la Marine nationale. Et les Britanniques sont plutôt pressés de voir cette munition entrer en service. C’en est même urgent et prioritaire. Ce qui n’est pas le cas, semble-t-il, du côté français.

A l’automne dernier, Londres attendait le feu-vert de Paris pour que la phase de développement de l’ANL puisse être lancée. Et de menacer de mener ce programme en solo de 500 millions d’euros si la décision française tardait trop à venir.

La patience doit être une vertu britannique car, depuis, rien n’a bougé du côté français, où l’on attend les conclusions du prochain Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale ainsi que la future Loi de programmation militaire qui en sera en principe inspirée.

Cependant, l’espoir de voir le développement de l’ANL enfin lancé avait été entretenu par la perspective d’un Comité interministériel d’investissement (CMI) prévu le 11 février dernier. Seulement, là encore, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n’a pris aucune décision allant dans ce sens.

Et cela pour une raison simple : d’après le quotidien économique Les Echos, aussi bien l’état-major que la Direction générale de l’armement (DGA) estiment que ce n’est pas un projet prioritaire et que son lancement obligerait à sacrifier un autre projet qui fait plus besoin.

« Si les Français ne prennent pas de décision sur l’ANL, nous ferons ce programme quoi qu’il arrive mais ce sera alors un programme britannique », a affirmé, à La Tribune, Antoine Bouvier, le Pdg de MBDA, qui attend la décision française pour revoir les implantations de son groupe en France et au Royaume-Uni.

Par ailleurs, l’ANL n’est pas le seul programme à rester dans les limbes. Celui du Missile Moyenne Portée (MMP), destiné à remplacer les Milan, l’est également. Aucun crédit n’a été versé à MBDA pour ce projet, à l’exception d’un contrat de levée de risques en 2012.

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