Les dépenses militaire israéliennes pourraient baisser

Sorti fragilisé des dernières élections législatives, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, devra composer et faire des concessions pour former son prochain gouvernement. Quitte à consentir à baisser le budget de la Défense du pays qui, compte tenu du contexte régional (Syrie, Iran, Hamas), avait notablement augmenté ces dernières années, au point de représenter 20% des dépenses de l’Etat hébreu.

La situation budgétaire israélienne est marquée par un déficit de 39 milliards de shekels (8 milliards d’euros), soit 4,2% du PIB, malgré une croissance économique relativement importante (+3,2% en 2012, ce qui fait rêver en France…).

Cette conjoncture n’aurait sans doute pas eu d’incidence majeure sur les dépenses militaires du pays si Benjamin Netanyahu avait largement remporté le scrutin de janvier dernier. Sauf que ce n’est pas le cas et il devra compter avec le parti de centre-droit de Yesh Atid (19 députés), lequel a fait campagne sur le thème de la défense des classes moyennes.

D’où l’équation quasi insoluble à résoudre : comment maintenir les dépenses militaires à un haut niveau tout en finançant une politique axée sur la baisse du coût de la vie et en réduisant les déficits publics sans pour autant augmenter les prélèvements obligatoires et les impôts?

Une solution passerait par une lutte sans concession contre la fraude fiscale. Selon un rapport remis récemment par le fisc israélien à son ministre de tutelle, Youval Steiniz, il serait possible, en prenant des mesures fortes, de récupérer dans les 4 ans qui viennent quelques 20 milliards de shekels. Mais cela sera-t-il suffisant?

Probablement pas. Et certains lorgnent sur le bugdet de la Défense, qui a été l’un des thèmes de campagne de la dernière élection. Pourtant, le 11 février, Benjamin Netanyahu a indiqué que l’Iran était sur le point de franchir la ligne rouge au sujet de son programme nucléaire controversé. Et c’est justement pour cette raison que les dépenses militaires israéliennes ont augmenté, afin de préparer une éventuelle intervention.

Seulement, même au Likoud, le parti du Premier ministre, des voix se sont faites entendre pour demander un effort à la défense. C’est une « nécessité » a ainsi estimé Moshe Yaalon, un ancien chef d’état-major pressenti pour le ministère de la Défense.

En attendant, les responsables militaires israéliens anticipent des coupes à venir. Ces dernières seraient, si l’on en croit les chiffres avancés par la presse, de 3 à 5 milliards de shekels (soit 1 milliard d’euros sur les 12 milliards du budget voté en 2012).

Aussi, il serait question de baisser les effectifs de l’ordre de 3.000 à 4.000 personnels et de reporter, voire de réduire, la commande de certains matériels, comme celle des avions F-35 ou bien encore les véhicules blindés de transport de troupes. Enfin, il s’agirait également de rationaliser le fonctionnement de Tsahal pour lui permettre de faire autant avec moins. L’on connaît ce genre de discours en Europe, et en France en particulier.

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