L’aviation reste le talon d’Achille de l’armée afghane

Alors que le retrait des troupes de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan, s’accélère dans l’optique de l’après 2014, les doutes au sujet de l’aptitude de l’armée nationale afghane a assumer seule ses responsabilités en matière de sécurité ne manquent pas.

L’on ignore encore quel sera le soutien que l’Otan apportera à Kaboul après la fin de la mission de l’ISAF. Et la présence d’un contingent américain au-delà de 2014 n’est pas encore acquis étant donné où la question de son immunité juridique n’est pas encore réglée.

Dans ces conditions, qui fournira l’appui aérien en Afghanistan en cas de besoin quand l’on sait qu’en 2011, les avions et les hélicoptères engagés dans la mission de l’Otan ont effectué pas moins de 28.460 missions aériennes tant au profit des troupes de la coalition internationale qu’à celui des forces afghanes. Qui plus est, la nature du terrain (relief, peu de routes, risques d’engins explosifs improvisés) exige des moyens aériens de transport. Et c’est sans compter sur les capacités de reconnaissance et de surveillance par les airs.

En l’état actuel des choses, ces dernières auront donc à assumer leurs responsabilités sans force aérienne digne de ce nom, seulement dotée d’une cinquantainte d’hélicoptères essentiellement d’origine russe dont 6 d’attaque et de 16 avions de transport Aeritalia G.222 (ou C-27) qui ont toutes les peines du monde à être maintenus en condition opérationnelle. Et sans oublier quelques Pilatus PC-12 pour les opérations spéciales.

L’on est bien du temps où la force aérienne afghane pouvait aligner, dans les années 1980 et grâce au concours soviétiques, au moins 240 avions de combat (MiG-17 et MiG-21, SU-7, bombardier IL-28, etc…) et 150 hélicoptères Mi-8 et Mi-24.

« Pour comparer nos moyens aériens dans le passé à ceux dont nous disposons actuellement, je donnerai cet exemple : à l’époque, c’était comme si nous nous déplacions dans un véhicule blindé. Maintenant, nous montons à vélo », a déploré le général Abdul Wahab Wardak, l’actuel commandant de l’Afghan Air Force.

Aussi, ce dernier voit arriver l’échéance de l’après 2014 non sans inquiétude, et cela d’autant plus que le soutien militaire des Etats-Unis reste incertain. « Nous allons faire face à d’énormes défis si les Américains ne nous fournissent pas ces avions », a-t-il affirmé.

Pourtant, un effort afin d’équiper les forces aériennes afghanes est en cours. Ainsi, l’US Air Force a promis de leur livrer 4 avions de transport C-130 Hercules ainsi que 6 avions légers d’attaque AT-6, lesquels seraient rejoints par 20 appareils supplémentaires dont l’on ne connaît pas encore le type étant donné que l’appel d’offres lancé à cette fin et remporté par Embraer a été annulé en 2012. Et pour l’instant, ce programme, appelé Light Air Support (LAS), est au point mort.

En outre, si l’Afghanistan veut pouvoir être en mesure de défendre son territoire, il doit se doter de radars, de systèmes de surveillance et de moyens anti-aériens. Or, pour l’instant, on n’en est encore très loin.

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