Breitling veut sauver la Patrouille Suisse

Avec le remplacement, dès 2016, des F-5E Tiger par des Gripen C/D loués auprès de la Suède dans l’attente de la livraison des appareils de nouvelle génération commandés par Berne, l’existence de la Patrouille Suisse est clairement menacée.

Le président de la Confédération, Ueli Maurer, qui est aussi le Chef du Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), a en effet assuré que la Suisse n’a « plus besoin à l’avenir d’avions pour assurer » son « folklore. » Une déclaration qui laisse aussi planer une menace sur la Swiss Air Force PC-7 Team, qui, dotée de Pilatus, pourrait éventuellement prendre le relais.

Cela étant, la disparition annoncée de la Patrouille Suisse, créée en 1964, n’a pas manqué de susciter des critiques. Ainsi, Thédy Schneider, le patron de l’horloger Breitling, une entreprise par ailleurs très impliquée dans l’aéronautique, a fait part de sa « réaction aussi outrée que patriotique », par voie de communiqué.

C’est « une ineptie qui chagrine et met en colère les centaines de milliers d’amoureux d’aviation suisses, mais aussi tous ceux qui estiment que cette formation prestigieuse est un ambassadeur exceptionnel et une vitrine sans égale de l’excellence et de la performance helvétiques », a encore ajouté M. Schneider, dont l’entreprise sponsorise la plus importante patrouille acrobatique civile – la Breitling Jet Team -, qui évoluant sur 7 L-39 Albatros, est l’une des composantes de la société française Apache Aviation.

Aussi, joignant les paroles aux actes, et justement fort de cette expérience avec la Breitling Jet Team, M. Schneider a proposé de mettre gratuitement à la disposition de la patrouille menacée des L-39 Albatros. « En cas d’accord, Breitling repeindra les avions aux couleurs suisses et les fera piloter par des militaires suisses », a promis l’horloger dans son communiqué.

« Il est inadmissible que 50 années soient balayées pour des raisons financières somme toute minimes à l’échelle d’un pays. Si nécessaire, nous assurerons la continuité dans le respect des conditions que fixera la Confédération », a fait valoir Thédy Schneider.

Le L-39 Albatros, conçu dans les années 1960 par le constructeur tchèque Aero Vodochody, était l’avion d’entraînement de base des forces du Pacte de Varsovie. Au regard du nombre d’exemplaires assemblés, cet appareil est relativement facile à trouver sur le marché de l’occasion.

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