La Syrie inquiète plus les services anti-terroristes que le Mali

Le 5 février, 4 personnes ont été interpellées dans le cadre d’une enquête concernant une filière jihadites à destination du Sahel et ouverte à la suite de l’arrestation, en août dernier, à Niamey d’un certain Cédric Lobo, un franco-congolais qui comptait rejoindre Tombouctou. Expulsé vers la France, cet homme de 27 ans fait actuellement l’objet d’une mise en examen pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste ».

La prise de contrôle du Nord-Mali par des groupes islamistes aurait pu motiver des candidats au jihad, notamment français, à se rendre dans cette partie du monde. Au moins 4 dossiers concernant des filières de recrutement maliennes ont été ouverts par les juges antiterroristes en France.

Et il est estimé qu’environ une dizaine de ressortissants français auraient rejoint le Sahel pour combattre aux côtés des jihadistes. Une quinzaine d’autres ont été arrêtés avant leur départ. Cependant, si ce phénomène est relativement limité, il n’en va pas de même pour une autre zone de conflit où les islamistes jouent un rôle important, c’est à dire en Syrie.

D’après L’Express, qui s’appuie sur des sources appartenant aux services de renseigement, environ 80 militants islamistes auraient quitté la France, depuis mars 2011, pour la Syrie et se battre contre le régime de Bachar el-Assad.

« L’ampleur de ces mouvements comparée à la poignée de candidats au jihad au Mali, la facilité de franchissement des frontières turque et libanaise, la prise en charge des jihadistes étrangers par des réseaux très structurés, ainsi que l’environnement urbain du conflit constituent des signaux inquiétants » pour ces services, écrit l’hebdomadaire.

Par ailleurs, la présence d’éléments jihadistes particulièrement actifs en Syrie a conduit le président américain, Barack Obama, à refuser une recommandation faite par le département d’Etat et la CIA d’armer les rebelles opposés aux forces de Bachar el-Assad.

« A l’évidence, il y avait un certain nombre de facteurs qui ont fini par conduire au final à la décision du président d’un recours à une aide non meurtrière », a affirmé le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, lequel a appuyé le choix de Barack Obama.

Pour la Maison Blanche, il n’est pas question de laisser les Etats-Unis être entraînés dans le conflit syrien et de voir des armes américaines tomber entre de mauvaises mains.

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