La justice malienne lance des mandats d’arrêt contre des chefs de groupes armés

Cela ne facilitera sans doute pas la tâche des forces françaises dans la région de Kidal, bastion touareg. En effet, la justice malienne a lancé des mandats d’arrêt, le 8 février, contre plusieurs responsables de groupes armés, dont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, touareg), à l’origine de l’offensive ayant pour conséquence la prise de contrôle du Nord-Mali par les jihadistes.

« Des poursuites ont été engagées contre plusieurs responsables des mouvements criminels suivants : MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion touareg), Ansar Dine (islamiste), Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), des narco-trafiquants, et tous font l’objet de mandats d’arrêt à exécuter tant sur le plan national qu’international », a précisé Daniel Tessogué, le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, dans un communiqué lu à la télévision publique ORTM.

« Les faits qui leur sont reprochés sont, entre autres: terrorisme, sédition, crimes portant atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, à l’intégrité du territoire national par la guerre, l’emploi illégal de la force armée, la dévastation et le pillage publics, crimes et délits à caractère racial, régionaliste et religieux, trafic international de drogue », a-t-il précisé.

Au total, 26 personnes sont concernées par ces mandats d’arrêt, dont Bilal Ag Achérif, le secrétaire général du MNLA, Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine, Oumar Ould Hamaha et Sidi Mohamed Ould Boumama, d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ainsi que Chérif Ould Attaher, membre du Mujao.

Et dans cette liste figure également Alghabasse Ag Intalla, cité comme appartenant à Ansar Dine. Or, ce dernier est devenu, depuis 24 janvier, le chef du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), né d’une scission avec le groupe jihadiste dirigé par Iyad Ag Ghaly.

Aussi bien le MNLA que le MIA ont affirmé vouloir collaborer avec les forces de l’opération Serval à Kidal tout en refusant la présence de soldats maliens dans leur bastion.

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait admis, le 5 février, que les militaires français avaient des « relations fonctionnelles » avec le groupe touareg. Et d’ajouter : « A partir du moment où le MNLA déclarera – il semble qu’il le fasse – qu’il n’est ni terroriste, ni scissionniste, et qu’il veut rentrer dans le dialogue interne au Mali qu’il faut engager, il sera à la table » des discussions.

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