Vers une mission militaire européenne en Syrie après conflit?

Le président du Comité militaire de l’Union européenne, le général français Patrick de Rousiers, a indiqué, le 29 janvier dernier, qu’une réflexion est en cours sur les moyens à mettre en oeuvre pour stabiliser la Syrie, une fois que la guerre civile qui y fait actuellement rage, sera terminée. L’idée de déployer une force de maintien de la paix sous pavillon européen n’est pas « exclue. »

Pour autant, le général de Rousiers a estimé, que, pour le moment, une intervention étrangère n’arrangerait pas la situation en Syrie. « Elle l’aggraverait à ce stade », a-t-il dit.  » Mais les choses peuvent changer et, suivant la façon dont elles changent, l’UE peut jouer un rôle important parce qu’il sera nécessaire de stabiliser », a-t-il ajouté.

Mais quand le conflit syrien sera terminé, « il y aura un besoin pour des projets de développement et des mesures visant à prévenir la reprise des combats » a expliqué le président du Comité militaire de l’UE. « Donc dans ce cas, oui, un groupement tactique pourrait être utile, pourrait être une option, mais ce n’est pas le seul », a-t-il avancé.

L’Union européenne dispose théoriquement d’une force de réaction rapide constituée par des groupements tactiques. L’un d’eux, actuellement en alerte, est celui armé par la Pologne, l’Allemagne et la France.

Jusqu’à présent, aucun n’a été utilisé pour une quelconque intervention. Même pour le Mali, dont la situation aurait pu conduire à les solliciter. Pourquoi ne l’ont-ils pas été? Le général de Rousiers a expliqué que d’un point de vue militaire, ce n’était pas adéquat ».

D’une part parce qu’il aurait fallu demander l’autorisation aux 27 Etats membres de l’UE, ce qui aurait demandé un processus long alors que le temps était à l’urgence pour stopper l’avancée jihadiste et, d’autre part, cela aurait compliqué la chaîne de commandement. « Donc, à partir d’une pure point de vue militaire, je pense que ce n’était pas l’outil adéquat », a admis l’officier français.

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