Le Royaume-Uni s’implique pour la sécurité en Afrique du Nord

Depuis la chute du colonel Kadhafi, les autorités libyennes issues du Conseil national de transition (CNT) ont toutes les peines du monde à mettre au pas les milices qui ont combattu les forces qui étaient restées loyales à l’ancien régime.

Qui plus est, et en particulier dans la région de Benghazi, des groupes d’inspiration islamiste sont actifs, comme par exemple Ansar al-Charia, suspecté d’être à l’origine de l’attaque du consulat américain, le 11 septembre dernier.

D’ailleurs, le risque terroriste est tel que le Royaume-Uni a appelé ses ressortissants à quitter Benghazi en raison d’une « menace spécifique et imminente » contre les Occidentaux. Plusieurs autres pays en ont fait de même par la suite. Il y a quelques jours, Londres a lancé une nouvelle alerte afin de mettre en garde contre une possible attaque visant son ambassade à Tripoli.

Quoi qu’il en soit, au cours d’une visite surprise dans la capitale libyenne, le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé que son pays allait contribuer à former les forces de sécurité et l’armée libyennes.

« Il n’y a pas de vraie liberté et pas de vraie démocratie sans que la sécurité et la stabilité soient également assurées », a-t-il déclaré, le 31 janvier. « Nous avons approuvé un programme d’aide du Royaume-Uni à la Libye – un accroissement de la formation militaire que nous offrons et une augmentation du nombre de conseillers pour les questions de police », a déclaré le Premier ministre britannique, lors d’une conférence de presse conjointe avec Ali Zeidan, son homologue libyen.

La veille, David Cameron s’est rendu en Algérie, une première pour un locataire du 10 Downing Street depuis 1962. « Je suis ici suite à la terrible attaque terroriste d’In Amenas dans laquelle six citoyens britanniques et un résident de la Grande-Bretagne ont perdu la vie. Cela nous rappelle que ce qui se passe dans d’autres pays nous affecte directement chez nous », a-il expliqué à une chaîne de télévision d’outre-Manche.

Aussi, il a été question de coopération en matière de sécurité. « Lorsque le terrorisme se développe dans différentes parties du monde, il atteint nos peuples et nos intérêts non seulement dans ces parties du monde, mais également chez nous dans notre pays », a affirmé David Cameron lors d’une conférence de presse.

« La menace terroriste d’Al-Qaïda à laquelle nous sommes confrontés dans certaines régions du Pakistan, du Yémen ou de Somalie, est nettement plus grande que le terrorisme d’Al-Qaïda qui se développe au Mali », a-t-il. Et d’ajouter : « Mais dans la mesure où elle grandit nous ne devrions pas l’ignorer, ne devrions travailler en partenariat pour essayer de la combattre ».

Concrètement, Alger et Londres ont établi un partenariat afin de rendre plus efficace la lutte contre les réseaux terroristes. D’après le quotidien algérien El Watan, cet accord porte notamment « sur la sécurité aux frontières et la sécurité aérienne » ainsi que sur des échanges d’informations entre les services de renseignement des deux pays. Il serait également prévu une coopération au niveau militaire.

« Nous avons retenu les leçons du passé, ces problèmes ne peuvent être traités seulement par des moyens militaires ou de sécurité », a toutefois déclaré le Premier ministre britannique. « Il nous faut combiner une réponse sécuritaire forte mais également travailler avec nos partenaires internationaux, utiliser notre diplomatie, notre budget d’aide, utiliser tous les moyens à notre disposition – y compris tenter de trouver un règlement politique à certaines revendications sous-jacentes dont profitent les terroristes » a-t-il précisé.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]