Le budget de la défense déjà sollicité pour financer la politique de l’emploi

L’encre de la Loi de finances pour 2013 est à peine seiche que, déjà, certains ministères se sont vus demander de nouveaux efforts par Bercy. Ainsi, au début du mois, le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, a annoncé une augmentation de la réserve de précaution du budget de 2 milliards d’euros, ce qui la porte à 8,5 milliards.

« Le Parlement, à ma demande, a voté une réserve de précaution de 6,5 milliards d’euros, et, il y a de cela quelques jours, toujours à ma demande, le Premier ministre et le président de la République ont décidé de majorer cette réserve de précaution de 2 milliards de plus », avait-il en effet expliquer lors du Grand Rendez-vous d’Europe1-i>Télé-Le Parisien, le 6 janvier dernier.

En général, cette réserve budgétaire de précaution sert à financer les dépenses qui n’avaient été initialement pas prévues, comme, par exemple, les surcoûts d’une opération militaire extérieure plus important qu’attendus.

Mais là, il s’agit plus précisément d’anticiper un éventuel besoin de financement supplementaire des politiques en faveur de l’emploi, et en particulier les contrats de génération, lesquels visent à favoriser l’embauche des jeunes de moins de 26 ans tout en cherchant à maintenir l’activité des plus de 57 ans par des allègements de charges.

L’objectif de ce dispositif est d’atteindre 500.000 embauches en 5 ans. Ses besoins en financement ont été estimé à 180 millions d’euros en 2013 et devraient atteindre près d’un milliard d’euros d’ici 2016.

Quoi qu’il en soit, il est à craindre que les dépenses liées au chômage soient de toute façon plus importante que prévues étant donné que la situation sur le front de l’emploi ne tend pas à s’améliorer pour le moment.

« S’il y a besoin de subsides supplémentaires pour la politique de l’emploi, il n’y aura pas de déficit ni d’impôt supplémentaire, puisque nous engagerons ces moyens sur les budgets déjà votés », avait expliqué M. Cahuzac, selon qui ces 2 milliards d’euros pour le moment gelés devaient être obtenus par des économies au sein des ministères non prioritaires, en proportion des budgets que leur avaient été alloués.

Bilan des courses : le ministère de la Défense devra ainsi mettre la main à la poche. D’après LaTribune.fr, ce nouvel effort financier serait compris entre 250 et 300 millions d’euros. Et cela ne va évidemment pas faciliter la tâche des forces armées, dont l’exécution du budget de 30,2 milliards d’euros (+1,2 milliard de recettes exceptionnelles) sera pour le moins tendue.

Déjà, 5,5 milliards d’euros de commandes (dont 4,5 milliards d’équipements) ont été reportées et les dépenses de fonctionnement avaient été annoncées en baisse de 7% pour 2013.

Pour rappel, à l’occasion de ses voeux aux armées, le 9 janvier dernier, le président Hollande avait souhaiter qu’il y ait « davantage de jeunes qui s’engagent (…) afin d’y obtenir des qualifications et un état d’esprit qu’ils pourront faire valoir une fois rendus à la vie civile. »

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