Le Royaume-Uni va envoyer 240 instructeurs militaires au Sahel

Dans l’affaire malienne, la France peut compter tout de même sur quelques alliés indéfectibles qui ne font pas que de se payer de mots. A commencer par la Belgique et le Danemark, qui ont répondu parmi les premiers à la demande française en matière d’avions de transport (et de soutien médical pour les Belges). Au vu du format de leurs forces armées respectives, leur effort est à saluer, cela d’autant plus qu’il est même supérieur à celui consenti par l’Allemagne.

Mieux vaut donc passer sur les absents, ou les quasi-absents : ils ont de toute manière toujours tort. Quant aux Britanniques, ils ont répondu aussi présent avec, pour commencer, la mise à la disposition de l’opération Serval de deux avions de transport C-17, puis d’un appareil de surveillance de type Sentinel R1, qui sera bien utile pour épauler les Atlantique2 de la Marine nationale engagés au Mali.

Mais cet effort ne va pas s’arrêter là puisque Londres a annoncé l’envoi pochain de 240 instructeurs militaires dans la région sahélienne, dont 40 seront directement affectés à l’EUTM Mali, la mission de formation de l’Union européenne au profit de l’armée malienne. Pour rappel, cette dernière est commandée par le général français François Lecointre. Et ce n’est pas fini.

« Nous proposons d’envoyer jusqu’à 200 formateurs militaires pour entraîner les troupes des pays de l’Afrique de l’Ouest anglophone qui participent à la Misma », la Mission internationale de soutien au Mali », a indiqué, ce 29 janvier, un porte-parole du 10 Downing Street.

Au total, le nombre de militaires britanniques concernés par l’affaire malienne dépassera les 300 hommes. Car à ces 240 instructeurs, il faut ajouter les 90 soldats déjà déployés dans le cadre du soutien logistique apporté par le Royaume-Uni à la France.

Justement, pour ce qui est du transport, Londres a aussi proposé de mettre à la disposition de la France un bateau pour acheminer les équipements lourds destinés aux forces engagées dans l’opération Serval. Mais a priori, le plus gros a été fait, avec l’arrivée à Dakar d’un groupement tactique interarmes (GTIA) embarqué à bord du Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude et l’appareillage du roulier MN Eider, avec des matériels appartenant à des unités de la 1ère Brigade Logistique (BL).

« Le Royaume-Uni a tout intérêt à la stabilité du Mali et à s’assurer que ce territoire ne devienne pas un espace d’anarchie à la merci d’al-Qaida et de ses affiliés pour organiser des attaques contre l’Occident », a expliqué Philip Hammond, le ministre britannique de la Défense, lors d’une intervention au Parlement.

« Nous avons aussi établi une coopération militaire avec la France qui représente un partenaire important dans la stratégie britannique pour le futur. C’est une occasion, après la campagne libyenne, de démontrer la validité de cette relation », a-t-il ajouté.

Cependant, M. Hammond a fixé les limites de l’implication de Londres au Sahel. « Le rôle des troupes britanniques n’est absolument pas celui de troupes de combat et, tel que nous l’envisageons actuellement, il ne sera pas étendu non plus à la force de protection », a-t-il précisé au sujet de l’EUTM Mali. Et d’ajouter : « Nous sommes très clairs sur les risques de fuite en avant et nous avons défini avec beaucoup de précaution le soutien que nous entendions (…) fournir aux autorités françaises et maliennes. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]