Des avions-ravitailleurs américains pour l’opération Serval

Après avoir pris le temps d’évaluer les éventuelles implications juridiques qu’une telle décision pouvait avoir, l’administration Obama a finalement accepté d’engager des avions ravitailleurs en soutien des appareils français engagés dans l’opération Serval au Mali.

Cette décision n’allait pas forcément de soi. En effet, si, d’après le Los Angeles Times, le Pentagone et le département d’Etat étaient favorable à une aide accrue en faveur de l’opération française, la Maison Blanche, en revanche, se voulait plus prudente, certains conseillers doutant de la capacité d’al-Qaïda au Maghreb islamique de menacer les intérêts américains. Leur crainte était de voir les Etats-Unis engagés indirectement dans une nouvelle opération militaire, la fourniture d’avions ravitailleurs les mettant en posture de « co-belligérant. »

Pourtant, les Etats-Unis s’intéressent depuis longtemps à la région du Sahel étant donné qu’ils y déployés des moyens de renseignement et lancé un programme de formation des armées locales pour contrer les groupes terroristes qui y sont établis. Seulement, ce dernier n’a pas donné les résultats escomptés, notamment au Mali.

Mais la prise d’otages d’In Amenas en Algérie a sans nul doute fait évoluer les positions au sein de l’administration américaine. « Il n’y aura pas de sanctuaire pour les terroristes, ceux qui attaquent notre pays n’auront aucun endroit où se cacher… ni en Algérie, ni en Afrique du Nord, nulle part », avait réagi Leon Panetta, le secrétaire à la Défense.

D’où la décision de satisfaire la demande de Paris en matière de ravitaillement en vol pour permettre aux avions français d’aller bombarder les positions islamistes au Nord-Mali, après celle visant à apporter, finalement à titre gracieux, un soutien logistique à l’opération Serval en engageant des appareils de transport C-17.

« Le secrétaire américain a informé le ministre Le Drian que le commandement militaire américain pour l’Afrique soutiendra l’armée française en conduisant des missions de ravitaillement en vol pendant la poursuite des opérations au Mali », a indiqué un communiqué du Pentagone.

Outre ce soutien dans les domaines du transport et du ravitaillement en vol, les Etats-Unis apportent également une aide dans le domaine du renseignement, et cela, depuis le début de l’opération Serval. D’après le quotidien Le Monde, cette collaboration est jugée à Paris de « remarquable », à un niveau « jamais atteint ».

Toujours selon le même journal, un drone américain RQ-4 Global Hawk, un appareil de type HALE (Haute Altitude Longue Endurance) ayant une autonomie de 36 heures, a été engagé au Mali pour compléter les moyens déjà mobilisés, à savoir les Atlantique 2 de la Marine nationale et, prochainement, un Sentinel R1 de la Royal Air Force.

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