Le F-35B encore cloué au sol
Mise en période probatoire il y a deux ans, suite à des surcoûts trop importants et des retards à répétition dus à des difficultés rencontrées dans son développement, la version B du F-35, c’est à dire celle à décollage court et atterrissage vertical (STOVL) rencontre une nouvelle fois un problème important qui a obligé le Pentagone à la suspendre de vol.
Cette décision a été prise le 18 janvier, après un problème technique détecté avant le décollage, depuis la base d’Eglin (Floride) d’un des 25 exemplaires déjà livrés à l’US Marine Corp. A priori, ce serait un système d’alimentation propre au moteur du F-35B qui serait en cause. Les autres versions de l’appareil (A et C) ne sont pas concernés par cette mesure d’interdiction de vol.
Par ailleurs, dans un récent rapport du Pentagone concernant l’état d’avancement du programme F-35, mené sous la conduite de Lockheed-Martin, a fait état de problèmes de fissures sur les cellules de la version B de cet appareil, constatées lors de tests de résistance.
Le sort du F-35B est à suivre de près dans la mesure où cet appareil va équiper, outre l’US Marine Corp, des pays européens, à commencer par le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne. Un éventuel arrêt de cette version, comme l’avait sous-entendu Robert Gates, l’ancien secrétaire américain à la Défense, lors de sa mise en période probatoire, signifierait la perte de leurs capacités aéronavales.
Qui plus est, le F-35B n’a pas que des soutiens au Congrès américain. Ainsi, en mai 2012, un représentant démocrate du Michigan, John Conyers, avait proposé un amendement visant à abandonner cette version pour en réorienter les investissements prévus vers la réduction des déficits publics et l’achat d’avions F/A-18 E/F supplémentaires, ce qui n’aurait pas arrangé les affaires de l’US Marine Corp si ce texte avait été adopté.
