Les Etats-Unis fourniront des avions pour transporter le matériel militaire français au Mali

Quand, en mars dernier, le capitaine Sanogo a renversé Amadou Toumani Touré, le président malien en exercice, les Etats-Unis ont alors suspendu l’aide militaire qu’ils fournissaient jusqu’alors à Bamako, dans l’attente d’une reprise du processus démocratique. Car pour les responsables américains, il n’est, du moins officiellement, pas possible d’assister un gouvernement non élu démocratiquement.

D’où la difficulté, à Washington, de se décider à accorder le soutien logistique demandé par Paris pour acheminer au Mali les troupes et les matériels nécessaires à l’opération Serval, lancée le 11 janvier dernier pour bloquer les groupes jihadistes progressant vers Bamako.

Cela a valu un bon mot de la part de Leon Panetta, le secrétaire américain à la Défense. « S’il y a un chose que j’ai apprise, c’est qu’à chaque fois que je me retourne, je fais face à un groupe d’avocats. Et ce n’est pas différent maintenant » a-t-il lancé le 16 janvier, lors d’une visite officielle à Rome. Et d’affirmer, le même jour, en exigeant un « effort international » : « Au Mali, je ne crois pas qu’il s’agisse d’une guerre française. »

Du coup, le soutien de Washington à l’opération Serval sera limité, même s’il existe déjà des échanges de renseignements entre les deux pays. « L’US Air Force pourrait affréter des avions cargos tels que le C-17 mais également le C-5, d’une plus grande capacité de transport, dans un délai d’une journée » a expliqué un responsable américain.

Ce qu’a confirmé Tommy Vietor, le porte-parole du Conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche. « Nous avons accepté d’acheminer des troupes et du matériel », a-t-il admis. Toutefois, cela ne sera pas gratuit étant donné que, selon lui, le « gouvernement français remboursera aux Etats-Unis les frais entraînés par ce soutien aérien. »

A combien s’élèvera cette facture? Selon le Wall Street Journal, 30 vols aller et retour seraient planifiés par le Pentagone. Il devrait en coûter 20 millions de dollars à la France. Par ailleurs, l’administration américaine étudie également des demandes françaises en matière de ravitaillement en vol et de drones. Des avocats évaluent les implications juridiques de ces requêtes.

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