Mali : L’avancée des jihadistes est stoppée

L’offensive menée par les groupes jihadistes, qui ont pris racine au Nord-Mali en 2012, a été stoppée par l’armée malienne, avec l’appui des troupes françaises et ouest-africaines. « Ils (les islamistes) n’ont pas avancé. Ils ont même reculé. Nos hommes sont sur le terrain », a ainsi confié, à l’AFP, le capitaine Oumar Daw, basé à Mopti, dans le centre du pays.

Mieux même, la ville de Konna, qui était tombée aux mains des jihadistes, aurait été reprise. Elle « est sous notre contrôle ce soir (11 janvier), mais nous sommes en phase de ratissage », a expliqué le lieutenant-colonel Diarran Koné, du ministère malien de la Défense. Pour autant, tout danger n’est pas encore écarté, a-t-il fait valoir, étant donné que des tireurs embusqués sans doute restés dans cette localité située à plus de 700 km de Bamako et 70 km de Mopti.

D’après le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, l’appui français à la contre-offensive de l’armée malienne a notamment pris la forme de « frappes aériennes ». Le chef du Quai d’Orsay a en outre expliqué que l’intervention des troupes françaises, demandée par le président malien par intérim, a pour objectif « d’empêcher la progression vers le sud des islamistes qui veulent « installer au Mali un Etat terroriste. »

L’initiative prise par Paris est notamment soutenue par Berlin et Londres. Ainsi, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a fait valoir que « la France agit à la demande du gouvernement malien. La France agit sur la base du (droit international). » Et d’ajouter : « Les groupes rebelles radicaux doivent enfin cesser leurs attaques contre l’intégrité de l’Etat malien » et que « les plans européens sur une possible mission de formation des forces de sécurité maliennes et la nécessité d’un processus politique restent inchangés. »

Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a déclaré « soutenir la décision française d’apporter une assistance au gouvernement malien face aux rebelles. » Mais à Londres, l’on prend soin de préciser qu’il s’agit seulement d’un « soutien politique ». « Il n’y a pas de soutien militaire, ni de demande de soutien militaire, ni de projet d’appui militaire, ni d’appui matériel de la part du Royaume-Uni » a indiqué une source gouvernementale, selon l’AFP.

Aux Etats-Unis, la Maison-Blanche a assuré partager « les mêmes objectifs de la France au Mali ». « Nous avons pris note du fait que le gouvernement malien avait demandé de l’aide, et nous partageons l’objectif français d’empêcher des terroristes de bénéficier d’un sanctuaire dans la région » a expliqué Tommy Vietor, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC). La décision de Paris pourrait même être soutenue militairement par Washington, qui envisage un appui logistique et un déploiement de drones de surveillance, lesquels font défaut aux troupes françaises déployées dans la région.

Par ailleurs, le président ivoirien Alassane Ouattara, qui assume également la présidence de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a autorisé le déploiement de la force internationale (MISMA) que son organisation a été chargé de former par le Conseil de sécurité des Nations unies.

« Le Président en exercice, après consultation de ses pairs et conformément à la Résolution 2085 du Conseil de Sécurité, décide d’autoriser l’envoi immédiat des troupes sur le terrain dans le cadre de la MISMA pour aider l’armée malienne à défendre l’intégrité du territoire » a-t-il annoncé par voie de communiqué. Les troupes de la Cédéao seront commandées par un officier nigérian.

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