Pour ses voeux aux armées, le président Hollande a voulu rassurer la communauté militaire

Pour ses premiers voeux adressés aux armées, le président François Hollande a choisi de se rendre au quartier occupé par le 12ème Régiment de Cuirassiers, à Olivet, près d’Orléans. L’arme blindée cavalerie a donc été ainsi à l’honneur en ce début d’année, d’autant plus que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’était déplacé l’avant-veille au 2e Régiment de Dragons NBC, puis à l’Ecole de cavalerie de Saumur.

Quoi qu’il en soit, le président Hollande a rendu un hommage appuyé aux militaires, en louant leur très haute qualité ainsi que le haut niveau technologique des matériels mis en oeuvre. « Être soldat, ce n’est pas une profession comme les autres, c’est accepter d’emblée le sacrifice, y compris celui de sa vie » a-t-il souligné, avant de rappeler la mémoire des 12 soldats français morts pour la France et au service de la Nation en 2012.

Après avoir évoqué la fin de la mission de combat des forces françaises en Afghanistan, le président Hollande a parlé d’autres « défis majeurs ». Et de citer le terrorisme, « cette forme de barbarie qui a déclaré la guerre à toutes les civilisations, a pris racine au Sahel et dans le nord du Mali », « la prolifération nucléaire » ou encore les menaces cybernétiques, qui obligent « à réinventer la façon dont nous concevons notre défense et notre sécurité ».

Mais à l’heure où un nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN) est en cours de préparation et qu’une prochaine Loi de programmation militaire (LPM) sera votée cet été, avec des « objectifs plus réalistes » mais « sûrs à atteindre, le chef de l’Etat s’est voulu rassurant. « Chacun connaît les exigences de la période » a-t-il toutefous rappelé, en évoquant la situation budgétaire du pays.

Auparavant, l’hôte de l’Elysée a assuré qu’il n’était pas question de toucher à la dissuasion nucléaire. « Cest une force de dissuasion qui nous permet une protection contre toutes les menaces et nous permet de jouer un rôle important sur la scène mondiale » a-t-il affirmé. « Ma mission est d’assurer la pérennité de nos capacités, de nos forces » a-t-il ajouté.

Cependant, a ajouté le chef de l’Etat, « le ministère de la Défense participera à l’effort national au même titre que les autres ministères. Pas plus, pas moins » a-t-il avancé. Les armées ne serviront donc pas de « variable d’ajustement » budgétaire a-t-il insisté, rappelant ainsi les propos qu’il avait tenus lors de la campagne électorale de 2012.

Pour le président Hollande, il y a 3 raisons à cela. Le premier est que le budget des armées est un « élements de notre sécurité et de notre souveraineté ». Autre argument, « stratégique », la France doit tenir son rang au sein des alliances dans lesquelles elle est engagée.

Enfin, dernier point, la Défense « joue un rôle décisif pour le redressement économique » étant donné que le secteur de l’armement français représente 4.000 entreprises et 150.000 emplois directs (et 300.000 si l’on y ajoute la sous-traitance). « L’innovation, la recherche, nous les trouvons dans la défense » a-t-il avancé, en insistant sur les liens entre les technologies civiles et militaires et de leur importance en terme de compétitivité.

Au passage, le président Hollande a adressé une touche à fleuret moucheté à « certains voisins » qui vont « très loin pour pousser leux exportations de matériels militaires… Une allusion à l’Allemagne, qui tarde à donner les autorisations nécessaires à la livraison de châssis Unimog à Nexter pour que ce dernier puisse livrer à temps des blindés qui lui ont été commandés au Moyen Orient?

Quoi qu’il en soit, le chef de l’Etat a promis qu’il veillerait à « l’extrême qualité des matériels » de l’industre de défense et mis ensuite en avant la « haute technicité » des soldats français. « Être militaire aujourd’hui suppose une formation d’excellence » a-t-il lancé, avant de souhaiter qu’il y ait davantage de jeunes qui s’engagent dans les armées afin d’y obtenir des qualifications et un état d’esprit qu’ils pourront faire valoir une fois rendus à la vie civile.

Enfin, l’un des derniers points abordés par le président Hollande a concerné le moral dans les armées. Après avoir vanté les qualités de la communauté militaire, dont la solidité, la solidarité, la cohésion, la discipline et la discrétion, il a évoqué les problèmes de paiement des soldes liés au passage au système Louvois (Logiciel unique à vocation interarmées de la solde).

« Ce n’est pas parce que les armées sont disciplinées et discrètes qu’il ne faut prendre en compte certaines situations », a-t-il déclaré. « Je ne tolère pas les dysfonctionnements dans le paiement des soldes » a-t-il insisté, ironisant sur le nom de Louvois, l’associant à « louvoyer. » Le président a ainsi indiqué qu’il avait demandé une « évaluation précise » de ce logiciel, afin de comprendre ce qu’il s’est passé et faire en sorte qu’une telle cacophonie ne se reproduise plus.

Enfin, le chef de l’Etat a dit être conscient qu’il « a été beaucoup demandé » aux militaires, qui ont subi un « rythme de restructurations élevé » tout en accomplissant des « missions exigeantes ». « J’entends, je lis parfois, les messages de vos chefs d’état-major (…) je connais les tensions qui peuvent résulter de certaines situations », a-t-il assuré. Ce qui veut dire qu’il n’y aura pas de déflation d’effectifs supplémentaire? En tout cas, « les chiffres ont été annoncés, ils ne bougeront pas » a déjà affirmé le ministre de la Défense.

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