Tokyo va revoir sa politique de défense d’ici la fin de l’année

Evoquée le 5 janvier, la hausse du budget japonais de la Défense pour la prochaine année fiscale, qui commencera en avril prochain, a été confirmée par un responsable du Parti libéral démocrate, qui a retrouvé le pouvoir à l’occasion des élections législatives du mois dernier.

Ainsi, les depenses militaires nippones seront portées à 41 milliards d’euros (4.700 milliards de yen), grâce à une augmentation de 873 millions d’euros (100 milliards de yen environ). Cet effort, qui le premier depuis 2002, est à mettre en perspective par rapport à la dette japonaise, qui atteint les 240% du PIB.

Mais le gouvernement emmené par Shinzo Abe n’entend pas en rester là car il envisage également de remettre en cause le précédent Livre blanc sur la Défense (intitulé « Directives sur le programme de la défense nationale »), publié il y a un peu plus de deux ans.

Ce document prônait, pout les 10 ans à venir, une réorganisation des forces d’autodéfense japonaises, afin de permettre à ces dernières de mieux prendre en compte la menace balistique nord-coréenne et le contexte géopolique régional, marqué notamment par les progrès militaires chinois.

Ainis, il était question de réduire les unités d’artillerie et de chars tout en augmentant les moyens des forces navales nippones, avec la mise en service de 6 nouveaux sous-marins à propulsion classique et de 2 destroyers AEGIS supplémentaires. Justement, les capacités antimissiles devaient être renforcées, en portant à 6 le nombre de bases mettant en oeuvre des batteries Patriot Advanced Capabilité (PAC-3). Enfin, la composante aérienne des forces d’autodéfense devait être modernisée, avec notamment l’acquisition d’avions F-35.

Or, ces mesures avaient été en partie critiquées par Shinzo Abe, alors qu’il était dans l’opposition. Ce dernier estimait qu’il ne fallait pas réduire les effectifs et le budget de la Défense mais, au contraire, les augmenter. Qui plus est, il milite également pour une révision de la Constitution japonaise, par essence pacifiste. Ce qui limite les capacités d’intervention et les débouchés pour l’industre de l’armement nippone, avec pour conséquence une hausse des coûts des matériels produits localement.

Aussi, d’après le quotidien Yomiuri, le nouveau gouvernement japonais va abroger le Livre blanc de 2010 et mettre en place une nouvelle politique de défense d’ici la fin de cette année. De même, le programme quinquennal d’acquisitions d’équipements militaires sera aussi revu dans les mêmes délais.

En revoyant ses options en matière de défense, le gouvernement japonais s’aligne ainsi sur la tendance régionale. Selon le Center for Strategic and International Studies (CSIS), les dépenses militaires de la Chine, de l’Inde, du Japon, de la Corée du Sud et de Taïwan ont pratiquement doublé en l’espace de 10 ans, avec une mention spéciale pour Pékin, qui multiplié les siennes par 4.

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