Accrochage entre les troupes indiennes et pakistanaises au Cachemire

Depuis quelques mois, l’Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires, tentent d’améliorer leurs relations, ce qui n’est pas une mince affaire tant la rivalité entre ces deux pays est vive depuis leur indépendance, accordée par le Royaume-Uni en 1947.

Etat princier dirigé alors par le maharadjah Hari Singh, le Cachemire fait le choix d’être rattaché à l’Inde plutôt qu’au Pakistan alors que sa population est essentiellement musulmane. Ce choix avait été motivé par des raids lancés par des tribus depuis le territoire pakistanais par les tribus pathanes, le prince ayant demandé l’intervention de New Delhi pour les contrer.

Depuis, la question du contrôle de ce territoire a été la source à trois conflits (et même quatre, si l’on compte celui du Kargil en 1999) entre les deux pays. Sous l’égide des Nations unies , une « Ligne de contrôle » a été établie, divisant le territoire en deux partie : 2/3 revenant à New Delhi pour former l’Etat fédéré du Jammu-et-Cachemire, avec Srinagar pour capitale, le dernier tiers étant contrôlé par Islamabad sous le nom d’Azad Jammu-et-Cachemire.

La région du Cachemire est un facteur déterminant dans les choix géopolitiques et militaires faits par les deux pays et la moindre tension est susceptible de mettre une nouvelle fois le feu aux poudres.

Aussi, les conséquences de l’incident entre les forces indiennes et paksitanaises qui s’est produit ce 6 janvier, à proximité de la Ligne de contrôle, sont à surveiller de près. Les circonstances sont pour l’instant troubles. La seule chose sûre est qu’un soldat pakistanais a été tué.

Selon un communiqué de l’armée pakistanaise, des militaires indiens auraient lancé un assaut contre un de ses postes situé à Sawan Patra. Et de prétendre qu’elle a « répondu » et « repoussé » cette attaque. Des échanges de tirs ont ensuite eu lieu de part et d’autre de la Ligne de contrôle.

Du côté de New Delhi, la version est différente. D’après le colonel Jagadish Dahiya, porte-parole de l’armée indienne, la Ligne de contrôle n’a jamais été franchie. « Mais il y a eu une violation du cessez-le-feu par le Pakistan. Nos troupes ont riposté en ouvrant le feu », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, un troisième acteur est présent au Cachemire : La Chine. Cette dernière a en effet pris le contrôle d’une partie du Ladakh, à l’issue d’une guerre avec l’Inde en 1962 et a acquis, à la suite d’un traité conclu l’année suivante avec le Pakistan l’année suivante, un territoire de la région du Karakorum, revendiqué par New Delhi.

L’un des enjeux de cette région est l’accès à l’eau étant donné qu’elle permet de contrôler le bassin de l’Indus, ce fleuve ayant une importance vitale pour les populations et l’irrigation des cultures. En juin 2002, un rapport du Sénat avait qualifié le Cachemire de « château d’eau » pour l’Inde et le Pakistan.

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