Réintégré en 2011 après avoir été radié de la gendarmerie, le commandant Matelly a été promu

Pour avoir critiqué, dans le cadre de son activité de chercheur associé au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le rapprochement entre la police et la gendarmerie dans les médias, et notammant dans article publié par Rue89, le commandant Jean-Hugues Matelly fut radié des cadres en mars 2010 par un décret signé par Nicolas Sarkozy.

L’ancien président avait ainsi suivi les conclusions du conseil d’enquête de la Gendarmerie nationale, selon qui l’officier avait outrepassé « l’exigence de loyalisme et de neutralité liée à son statut militaire » pour avoir exprimé « une désapprobation claire vis-à-vis de la politique conduite par le gouvernement. »

Cependant, le commandant Matelly avait contesté cette décision devant le Conseil d’Etat. Et ce dernier, tout en reconnaissant la faute reprochée à l’officier, estima, en janvier 2011, que la sanction prise son égard était « manifestement excessive ». Et d’ordonner sa réintégration au sein de la gendarmerie.

Dans cette affaire, le commandant Matelly, 47 ans, avait prétendu agir pour que les gendarmes puissent avoir une certaine liberté d’expression étant donné que, conformément au statut général des militaires, ils n’ont pas le droit de se syndiquer, contrairement aux policiers.

Depuis, l’officier a été affecté à la direction de la gendarmerie, en qualité de chef de la section ingénierie et pilotage en matière de formation. Et, près de 3 ans après le décret présidentiel le radiant des cadres, un autre, signé cette fois par le président Hollande, vient de le promouvoir au grade de lieutenant-colonel au 1er janvier 2013.

Pour autant, il ne faudrait pas y voir de geste politique. En effet, l’officier a bénéficié de cette promotion de manière automatique, grâce à son ancienneté.

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