La fonction « habillement » sera-t-elle externalisée en 2013?

Comme l’a souligné le rapport « Défense : préparation et emploi des forces » publié par le Sénat dans le cadre du projet de loi de finances 2013, « la fonction ‘habillement’ du ministère de la Défense est, de par son organisation et ses volumes de stocks, génératrice de surcoûts importants par rapport aux meilleures pratiques en vigueur dans le monde économique. »

D’où le projet, lancé à l’été 2010 et suite à une évaluation préalable faite par l’Etat-major des armées (EMA) menée quelques mois plus tôt, d’externaliser cette fonction, à l’instar du ministère de l’Intérieur. Il s’agirait de confier au privé la réalisation (et non l’étude et la conception), le stockage, le transport et la distribution des effets militaires, à l’exception de ceux ayant une  » haute criticité opérationnelle ».

Un avis d’appel public à la concurrence a ensuite été émis. Puis, en septembre dernier, 4 prestataires ont remis des offres fermes pour tenter d’obtenir ce marché évalué à près de 1,5 milliard d’euros sur 8 ans. Parmi eux, l’on trouve le tandem Daher-Paul Boyé Technologies, TFN Affrètement et Logistique (Atalian, Logistik Unicorps, Mulliez-Flory), Griffes Défense où INEO, la filiale de GDF-Suez est associée à une douzaine d’autres entreprises, et enfin, un groupement emmené par Defense Environnement Service, détenue par DCNS et Veolia, et réunissant également Armor Lux (qui a récemment fait parler avec une marinière portée par le ministre du « Redressement productif »).

Pour autant, l’idée de maintenir cette activité en régie, comme c’est le cas actuellement, n’a pas été abandonnée, pourvu que la gestion en soit « optimisée » (l’on parle de « régie rationalisée optimisée », RRO), ce qui passe par une réduction des effectifs et des centres de stockage ainsi que par la mise en place d’un système d’information logistique « uniforme et performant. »

Un choix définitif entre ces deux options aurait dû être fait début 2012 mais il a sans cesse été reporté depuis. Il reviendra donc à l’actuel ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian de trancher. Selon le quotidien Les Echos (édition du 31 décembre), cela pourrait être fait d’ici février prochain.

Dans son rapport, le Sénat souligne que « l’étude préalable ayant conduit à lancer le marché, les gains attendus de l’externalisation étaient estimés à 21 %, ceux de la rationalisation de la régie, à 13 %. »

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