Le Bangladesh a mis en service ses premiers chars chinois MBT-2000

En juin 2011, dans le cadre de la modernisation de ses forces armées, le Bangladesh annonçait son intention d’acquérir auprès de la Chine 44 chars de type MBT-2000 (ou Type 90-II) et trois véhicules de dépannages pour un montant de 162 millions de dollars. Selon les termes du contrat, les 24 premiers exemplaires étaient attendus dans les 20 mois après la signature, les autres devant être livrés au cours d’une autre période de 7 mois.

Conçu par la société chinoise Norinco, le Type 90-II/MBT-2000 a été officiellement présenté à la fin de l’année 1991. Armé par un canon de 125 mm, d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm et une mitrailleuse de 12,7 mm, ce char a une masse de 48 tonnes. Il peut être doté d’un système de contrôle de tir à image stabilisée, d’un module d’images thermiques ou encore d’un télémètre laser. D’une autonomie de 450 km, sa vitesse maximale sur route est de 62 km/h.

Ce char a notamment été vendu au Pérou et au Pakistan, où il est assemblé sous le nom d’Al Khalid. Pour les forces armées bangladaises, très engagées dans les opérations de maintien de la paix conduites par les Nations unies, l’achat de ces MBT-2000 représente un inverstissement important dans la mesure où leur budget annuel n’est que d’environ 1,6 milliard de dollars.

« C’est la première fois que notre armée est dotée de nouveaux chars ultramodernes, tous achetés avec nos propres fonds », a déclaré le Premier ministre bangaladais, Mme Sheikh Hasina Wajed, au cours de la cérémonie marquant l’arrivée de ces nouveaux équipements, le 13 décembre dernier.

Mais l’acquisition de ces chars MBT-2000 est un des marqueurs de l’accroissement de l’influence chinoise dans ce pays. Depuis quelques années, Pékin multiplie les investissements au Bangladesh, comme exemple un projet de 5 milliards de dollars visant à construire un port en eaux profondes dans l’île de Sonodia. Il est aussi question d’un tunnel passant sous le fleuve de Chittagong ainsi que d’une autoroute Chine-Bangladesh via le Myanmar (Birmanie).

Plus généralement, la Chine cherche à développer le transport maritime dans la région. Ainsi, le port de Chittagong, modernisé grâce à l’apport de capitaux chinois, est le lieu de transit de 90% du commerce bangaladais et de la quasi-totalité des exportations textiles. Que ce soit au Népal, au Bouthan, au Myanmar, au Pakistan ou au Sri Lanka, Pékin pousse ses pions, quitte à faire de l’ombre à l’Inde, qui ainsi à faire face à une stratégie présumée d’encerclement.

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