Un ingénieur français enlevé au Nigéria

Un groupe d’une trentaine d’homme armé a attaqué, dans la soirée du 19 décembre, une résidence située dans la localité de Rimi, au nord du Nigéria, près de la frontière avec le Niger.

Selon le commissaire de police du secteur, le commando a d’abord bloqué les voies d’accès au village de Rimi avant de lancer son assaut. Ce dernier, au cours duquel un agent de sécurité et un gardien de nuit ont perdu la vie, aurait duré une vingtaine de minutes.

C’est ainsi que Francis Colump, un ingénieur français travaillant sur un projet d’éoliennes pour le compte d’un sous-traitant de l’entreprise Vergnet, a été capturé. Ses ravisseurs, qui s’attendaient à trouver trois autres ressortissants français dans la villa, ont ensuite attaqué le commissariat de police local à la grenade afin de couvrir leur fuite.

Reste maintenant à voir qui est derrière cet enlèvement, qui n’a toujours pas été revendiqué. La piste crapuleuse a été d’autant plus avancée que le rapt de ressortissants étrangers est une pratique devenue courante… mais dans le sud du Nigéria.

Mais selon le président François Hollande, qui s’est exprimé ce 21 décembre à l’antenne d’Europe1, l’ingénieur français « a été capturé par un groupe puissamment armé qui a tué deux Nigérians et qui est sans doute en lien avec Aqmi ou les groupes qui sont aujourd’hui au Mali. « Je ne peux pas accepter qu’il y ait des menaces permanentes sur nos ressortissants », a-t-il poursuivi.

Et le président français d’ajouter : « Je refuse ce commerce-là (des otages). Autant, il y a des contacts qui doivent être pris, il y a des intermédiaires qui doivent être utilisés, j’ai le respect de la vie des otages, mais vous voyez bien que ce qui est en train de se passer, c’est une opération commerciale qui n’a rien à voir avec de la politique et qui vise à prendre de l’argent pour ensuite acheter des armes et déstabiliser des pays. »

Cela étant, le groupe jihadiste Boko Haram, actif dans le nord du Nigéria, et lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique, est sur la liste des suspects. Seulement, il a, à ce jour, épargné l’Etat de Katsina, où s’est produit le rapt, et a toujours nié avoir enlevé des ressortissants étrangers.

En revanche, ce n’est pas le cas d’un groupuscule se réclamant d’al-Qaïda qui a déjà enlevé, dans une région frontalière du Niger, deux ressortissants européens en 2011, à savoir l’anglais Christopher McManus et l’italien Franco Lamolinara. Ses militants n’avaient alors pas hésité à tuer leurs otages, en mars dernier, avant une intervention des forces spéciales nigérianes soutenues par le Special Boat Service britannique.

Enfin, une autre milice jihadiste, Ansaru (Jama’atu Ansarul Musilimina fi Biladin Sudan, l’Avant-garde pour la protection des musulmans en Afrique noire) pourrait être impliquée dans l’enlèvement de l’ingénieur français. Cette organisation a récemment vu le jour après une scission des cadres de Boko Haram, ces derniers ayant estimé ses méthodes trop brutales à l’égard des populations locales.

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