L’Otan veut maintenir la pression sur les pirates somaliens

Cette année, le nombre d’actes de piraterie commis dans l’océan Indien est en net recul avec seulement 7 navires arraisonnés contre 24 constatés en 2011. Cette baisse est à mettre au crédit de plusieurs facteurs.

D’abord, l’envoi de forces navales au large de la Corne de l’Afrique a un effet dissuasif, et cela d’autant plus que les bâtiments déployés dans le cadre de l’opération européenne Atalante obéissent désormais à de nouvelles règles d’engagement, lesquelles les autorisent à frapper les bases pirates à terre. Enfin, l’adoption par les navires commerciaux de nouvelles mesures de sécurité a permis d’éviter les attaques, tout comme la présence à leur bord de gardes privés.

Pour autant, peut-on considérer le problème comme étant réglé? Alors commandant de l’opération Atalante, l’amiral britannique Duncan Potts avait prévenu, en juin dernier, que les progrès constatés dans la lutte contre la piraterie étaient d’ordre tactique et qu’il fallait « accroître la pression » sur les pirates en tirant sur « les leviers (…) judicaires, financiers, militaires ou liés à la gouvernance. » Faute de quoi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les attaques de navires commerciaux sont susceptibles de repartir de plus belle.

Le constat est le même pour le contre-amiral néerlandais Ben Bekkering, qui vient de quitter le commandement de l’opération Ocean Shield, menée sous l’autorité de l’Otan. Pour lui, si le nombre d’actes de piraterie a baissé, il n’en demeure pas que ce phénomène, basé sur un « business model » encore viable, risque de reprendre de l’ampleur en cas d’une réduction du format des foces navales internationales déployées dans la région.

« Je suis convaincu que si nos bâtiments disparaissaient, le modèle de piraterie serait intact », a en effet affirmé, le 17 décembre, l’officier néérlandais, avant de passer le commandement d’Ocean Shield à son homologue italien Antonio Natale.

L’Union européenne, qui a prolongé son opération jusqu’en 2014, l’Otan et la Russie sont donc sur la même longueur d’onde. Du moins pour ce qui concerne l’idée de maintenir des forces navales suffisantes dans la région.

« Nous avons l’intention de maintenir la présence de nos forces navales dans le golfe d’Aden et de poursuivre notre coopération avec d’autres Etats et organisations régionales » avait affirmé Vitali Tchourkine, le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies à New York.

« Nous préconisons l’adoption de sanctions ciblées contre les meneurs des pirates », avait-il ajouté, en déplorant que certains pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ne soutenaient pas cette proposition.

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