Le Parlement suédois confirme l’avion de combat Gripen E/F

Les députés suédois ont approuvé, le 11 décembre, avec 264 voix contre 19, l’acquisition de 40 à 60 avions de combat JAS-39 Gripen E/F du constructeur Saab. Toutefois, cette décision est soumise à des conditions.

En effet, le Parlement devra être informé, chaque année, des évolutions du programme, lequel pourrait être susceptible d’être finalement annulé si au moins une vingtaine d’exemplaires de ce nouvel appareil – basé sur le Gripen C/D – ne trouvent pas preneur à l’exportation.

Cependant, le nombre d’appareils commandés sera insuffisant pour permettre aux forces aériennes suédoises d’accomplir l’ensemble de ses missions. En juillet dernier, le chef d’état-major des armées, le général Sverker Göranson avait estimé que l’idéal était de 80 Gripen E/F, le nombre de 60 étant un minimum.

Par ailleurs, le projet du Gripen E/F ne fait pas forcément l’unanimité en Suède. Certains jugent son coût – évalué au minimum à 90 milliards de couronnes sur 30 ans – trop élevé et craignent que son financement se fasse au détriment d’autres programmes d’équipement. Et encore, il n’est pas dit que la facture ne sera pas plus lourde.

En outre, le dernier rapport du Rikrevisionen, l’équivalent suédois de la Cour des comptes, a été plutôt sévère à l’égard de la politique menée en matière de défense par Stockholm.

« Le gouvernement et les forces armées ont affirmé que les principales unités d’intervention rapide des trois branches principales peuvent être prêtes au combat en quelques jours. Cette étude montre que ce n’est pas le cas » a estimé le Rikrevisionen.

Conséquences : 40% des navires de la marine suédoise sont contraints de rester à quai et 50% des JAS Gripen C/D sont cloués au sol, à cause d’un manque de financements et de personnels qualifiés.

Pourtant, le budget suédois de la défense devrait légèrement augmenter de quelques dizaines de millons d’euros pour l’exercice 2013 et atteindre ainsi les 6 milliards. Mais les 2/3 de cette hausse serviront à financer le programme Gripen E/F.

Quant à l’exportation, le résultat de l’appel d’offres brésilien, qui concerne l’avion suédois mais aussi le Rafale et le F/A-18 Super Hornet, n’est pas près d’être connu, Brasilia ne cessant pas de reporter sa décision depuis plus de 3 ans. La Suisse reste la piste la plus sérieuse, même si le contrat envisagé par Berne et portant sur 22 appareils doit encore passer l’écueil du Parlement et d’un référendum facultatif.

Pour achever de convaincre les autorités suisses, Stockhom a consenti des conditions très avantageuses. Ainsi, les Gripen E/F destinés à l’aviation de la Confédération coûteront 15 à 30% moins chers que ceux qui équiperont les forces suédoises et leur prix unitaire serait de 82,9 millions d’euros. Qui plus est, en cas de retard dans les livraisons des appareils, Berne serait remboursé, comme l’a récemment fait savoir Marcus Wallenberg, le directeur de Saab.

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