Le drone spatial américain X-37 B effectue sa troisième mission

Héritier du programme X-20 DynoSoar, qui, lancé à la fin des années 1950, devait donner à l’US Air Force la capacité de mener des missions de reconnaissance, de bombardement, voire de sabotage de satellite, puis du projet X-40, un avion spatial américain X-37B a été mis en orbite pour la troisième fois en un peu plus de deux ans suite au lancement, le 11 décembre, depuis Cap Canaveral (Floride) d’une fusée Atlas V par United Launch Alliance, un co-entreprise de Boeing et de Lockheed Martin.

L’US Air Force n’a pas donné beaucoup de précisions au sujet du X-37B, encore appelé Orbital Test Vehicle (OTV). Si n’est qu’il a une masse de 5 tonnes pour une longueur de 8,9 mètres et une hauteur de 2,9 mètres, qu’il est propulsé par un moteur Pratt&Whitney Rocketdyne et qu’il n’emporte pas d’équipage à son bord.

Pour sa première mission, qui a commencé le 22 avril 2010, le X-37B est resté 220 jours sur une orbite de 450 km, avec une inclinaison de 42° d’après le constat fait par des astronomes amateurs. Un autre X-37B a décollé en mars 2011 pour une durée de 469 jours.

A chaque fois, l’US Air Force n’a pas donné d’informations au sujet des missions réalisées, ce qui laisse le champ libre à toutes les speculations. Officiellement, le X-37B permettrait de réaliser des « expériences » grâce à une batterie de capteurs et des équipements classés secrets.

« Avec la fin de la navette, le X-37B OTV offre une capacité unique de développement de technologies spatiales réutilisables » avait expliqué, en juin dernier, le lieutenant-colonel Tom McIntyre, le responsable du programme. « L’un des objectifs de cette mission (ndlr, la seconde) était de voir jusqu’où on pouvait pousser la durée d’un vol orbital », avait-il ajouté.

L’hypothèse généralement avancée est que le X-37B ferait partie d’un programme de renseignement et qu’il servirait à tester des capteurs pour la reconnaissance radar, infrarouge et optique. Une autre, notamment mise en avant en janvier dernier par SpaceFlight Magazine, est qu’il espionnerait les activités spatiales chinoises, en particulier le projet de station Tiangong 1, lancé le 29 septembre 2011. Mais cette idée ne fait pas forcément l’unanimité chez les spécialistes.

Quoi qu’il en soit, la Chine ne voit pas ce programme américain d’un bon oeil. « Des analystes ont dit que ce vaisseau (le X-37B) serait le précurseur d’une arme placée en orbite, capable de larguer des bombes ou de désactiver des satellites ennemis » a affirmé l’agence de presse gouvernementale Xinhua, le 17 juin dernier. Aussi, Pékin a lancé un projet de drone spatial, avec le Shen Long (Dragon Divin). Il est prévu de lancer cet appareil depuis un bombardier Xian H-6 évoluant à 10.000 mètres d’altitude.

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