L’Otan a approuvé le déploiement de systèmes antimissiles à la frontière turco-syrienne

Sans surprise, les pays membres de l’Otan ont répondu favorablement, le 4 décembre, à la requête déposée par la Turquie visant à déployer des systèmes antimissiles Patriot PAC-3 à sa frontière avec la Syrie, pays en proie à une guerre civile.

La demande a été faite par Ankara après plusieurs incidents frontaliers, des obus étant tombés en Turquie au cours de combats entre la rébellion et les forces du régime de Bachar el-Assad et un avion F-4 Phantom turc ayant été abattu, en juin dernier, par la DCA syrienne.

Cela étant, le déploiement de batteries antimissiles Patriot PAC-3 n’empêchera pas la chute de nouveaux obus syriens sur le territoire turc. Aussi, pour le quotidien Milliyet, il s’agirait d’imposer une zone d’interdiction de 60 km en Syrie, afin d’empêcher le bombardement des localités situées entre la frontière et Alep. Mais cela été démenti par l’Otan. « Les règles d’engagement ne permettront qu’une action au-dessus du territoire de l’Alliance, et donc au-dessus de la Turquie », a-t-il été précisé.

En fait, ces systèmes antimissiles visent surtout à écarter la menace de missiles balistiques que le régime syrien pourrait être tenté d’utiliser. Pour l’Otan, il s’agit donc de « renforcer les capacités de défense aérienne de la Turquie afin d’assurer la défense de sa population, de son territoire et de contribuer à la désescalade de la crise. »

Il faudra entre 6 et 10 semaines pour que les systèmes Patriot PAC-3 soient déployés par les Etats-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas à proximité des villes turques de Malatya, Diyarbakir, Adana et Urfa. Les deux pays européens devront encore attendre un feu vert parlementaire avant de lancer cette opération, qui sera supervisée par le Commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR).

Quoi qu’il en soit, ce déploiement de batteries Patriot PAC-3 vient alors que la Turquie doit se décider sur l’acquisition de tels systèmes de défense dans le cadre de l’appel d’offres T-LORAMIDS, d’un montant estimé à 4 milliards de dollars.

L’été dernier, quatre systèmes ont été retenus à cette fin : le Patriot PAC-3 américain, le SAMP-T du consortium européen Eurosam, le S-300 russe et le QG-9 chinois. Selon les analystes, il y a peu de chances pour que l’un des deux derniers soient finalement retenus, notamment pour des raisons de compatibilité avec les normes Otan.

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