L’Iran prétend avoir capturé un drone américain; Washington dément
Près d’un an après avoir récupéré un drone RQ-170 Sentinel américain, l’Iran affirme s’être emparés d’un autre appareil américain, lequel serait entré dans l’espace aérien iranien, au-dessus du golfe Persique.
Le drone « survolait la région du Golfe Persique dans le but d’identifier et de rassembler des informations » indique un communiqué des Gardiens de la Révolution (Pasdarans), diffusé par le site Sepahnews. Il « a été […] capturé ces derniers jours grâce au système de contrôle des forces maritimes des Gardiens de la révolution dès son entrée dans l’espace aérien » poursuit le document.
Selon l’amiral Ali Fadavi, le chef des forces maritimes des Pasdarans, l’appareil en cause serait de type ScanEagle. « Ces drones sont généralement basés sur les navires » américains, a-t-il affirmé.
Conçu conjointement par Boeing et Insitu, le ScanEagle est un drone d’observation tactique d’une envergure de 3 mètres pour une masse d’une douzaine de kilos. Pouvant évoluer à une vitesse moyenne de 120 km/h, il peut tenir l’air pendant au moins 20 heures. Il est lancé depuis un navire au moyen d’une catapulte et récupéré grâce à un crochet qui, installé en extrémité d’aile, accroche un cordage porté par un mât à 10-15 mètres de hauteur.
Le ScanEagle n’a rien à voir avec le drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-1 Predator qui avait été pris en chasse, sans succès, le mois dernier, par deux Su-25 iraniens.
Cela étant, la Ve Flotte de l’US Navy, basée à Bahreïn, a dementi avoir perdu un drone. Les opérations américaines dans le golfe Persique « se restreignent aux espaces maritimes et aériens reconnus internationalement » a fait valoir le capitaine de frégate Jason Salata, un porte-parole. Des ScanEagles « ont été perdus en mer au fil des ans », a-t-il reconnu avant d’ajouter qu' »il n’y a pas de trace récente d’un tel évènement. »
Quoi qu’il en soit, Téhéran a officiellement protesté auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, a-t-on appris le 28 novembre, contre l’activité américaine dans la région. « En octobre, nous avons enregistré huit violations de l’espace aérien iranien par la marine américaine » a expliqué le ministère iranien des Affaires étrangères.
« Nous avons adressé deux lettres au secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité pour protester contre ces violations, et demander que les Etats-Unis respectent notre souveraineté », a-t-il ajouté.
L’ambassadeur d’Iran à l’ONU, Mohammad Khazaei, dont les propos ont été rapportés par le quotidien Gouvernemental Iran Daily, a précisé que les drones américains auraient survolé le site de Bouchehr, où a été construite la seule centrale nucléaire du pays.
Selon M. Khazaei, l’Iran a mis en garde contre les « conséquences négatives de tout acte provoquant ou dangereux, dont le gouvernement des Etats-Unis serait seul responsable. »
