Les Etats-Unis et la Russie ont été de très bon clients de l’industrie française de l’armement en 2011

Le 22 novembre, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a présenté pour la première fois aux députés des commissions de la Défense et des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale le rapport concernant les exportations d’armes françaises pour l’année 2011.

Ce document, établi tous les ans depuis 1998, réaffirme, selon le ministre, « l’importance stratégique et économique des exportations de défense » et « témoigne aussi de notre volonté de transparence et de contrôle rigoureux dans un secteur sensible, ainsi que de notre souhait d’une association plus étroite du Parlement à ce volet de notre action extérieure. »

Dans les grandes lignes, ce rapport n’a fait que confirmer ce qui avait été annoncé en février dernier par Laurent Collet-Billon, le délégué général à l’armement (DGA). Pour l’année 2011, les prises de commandes d’équipements militaires français se sont élevées à 6,5 milliards d’euros, un chiffre en progression par rapport à l’exercice précédent.

Ces résultats font que la France s’est maintenue parmi les 5 premiers exportateurs mondiaux d’armement, derrière les Etats-Unis, la Russie et le Royaume-Uni. Avec 5% de parts de marché obtenues sur la période 2006-2011, Israël ferme la marche.

Cela étant, souligne le rapport, de nouveaux acteurs sont en train d’émerger. C’est notamment le cas de l’Afrique du Sud, de l’Inde, du Brésil et de la Chine, ces pays s’étant attachés à développer leur « base technologique et industrielle de l’armement. »

En attendant, le principal client de la France en matière d’armement en 2011 aura été l’Inde, notamment grâce au contrat portant sur la modernisation de ses Mirage 2000, qui représente 1,4 milliard sur les 1,7 milliard d’euros de commandes enregistrées.

La Russie, à qui il a été vendu des Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC) de type Mistral, arrive en seconde position, avec 946,9 millions d’euros de commandes, contre seulement 9,1 millions un an auparavant. Enfin, et cela pourra paraître plus surprenant, les Etats-Unis complètent ce podium, avec 926,3 millions d’euros de contrats.

Au Moyen Orient, l’Arabie Saoudite reste un client important et régulier, avec 854,8 millions d’euros de commandes. Les ventes ont connu un rebond, en 2011, aux Emirats arabes unis, passant de 183,3 à 275,1 millions.

Quant à l’Union européenne, elle représente un débouché relativement modeste pour l’industrie française de l’armement, avec 375 millions d’euros de commandes. Son principal client reste le Royaume-Uni (120,7 millions). Viennent ensuite l’Allemagne (73,4 millions) et l’Italie (38,7 millions).

Par ailleurs, et alors que, depuis les évènements de Tianan’men, l’UE impose un embargo sur les armes à la Chine, cette dernière a commandé auprès de la France pour 466 millions d’quipements au cours de ces 5 dernières années. Il s’agirait en fait de matériels dits duaux, c’est à dire pouvant avoir une application aussi bien civile que militaire.

Quoi qu’il en soit, le ministre de la Défense a annoncé le dépôt prochain au Parlement de deux projets de loi en matière de contrôle des ventes d’armes. Le premier consistera à sanctionner les violations d’embargos décidés par la communauté internationale. Le second visera à encadrer le courtage de matériels militaires afin de lutter contre les trafics.

Enfin, un dispositif sera annoncé d’ici la fin de l’année par M. Le Drian afin de faciliter l’accès des 4.000 PME du secteur français de l’armement (lequel compte 165.000 emplois, dont 20.000 hautement qualifiés) aux appels d’offres du ministère de la Défense. Il est aussi question de prendre des mesures « visant à renforcer leurs activités à l’export. »

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