La Russie s’inquiète du déploiement probable de systèmes antimissiles Patriot à la frontière turco-syrienne

La Turquie a officiellement démandé à l’Otan que soit installées des batteries de défense antimissile Patriot PAC-3 près de la frontière qu’elle partage avec la Syrie. Cette décision vient après plusieurs incidents entre les deux pays, Ankara ayant pris fait et cause pour l’opposition syrienne au régime de Bachar el-Assad.

Les Etats-Unis, les Pays-Bas et l’Allemagne, qui ont été sollicités pour cette requête, ont donné leur accord de principe. Toutefois, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a précisé que l’autorisation d’envoyer des personnels de la Bundewehr en Turquie devra faire l’objet d’un vote au Bundestag.

« Un tel déploiement accroîtrait les capacités de défense de la Turquie pour défendre la population et le territoire turcs » a pour sa part commenté Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Alliance atlantique. « Cela contribuerait à la désescalade de la crise le long de la frontière sud-est de l’Otan » a-t-il ajouté.

Mais tel n’est pas l’avis de la Russie, alliée proche du régime de Bachar el-Assad et qui dispose de facilités pour sa marine à Tartous, en Syrie. Ainsi, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, a déclaré que « la militarisation de la frontière turco-syrienne est un signe inquiétant. »

« Notre conseil à nos collègues turcs est tout autre : utiliser leur potentiel d’influence sur l’opposition syrienne pour arriver au plus vite au début d’un dialogue inter-syrien, et non montrer leurs muscles en donnant un tour dangereux à la situation » a-t-il ajouté. « De telles démarches n’ajoutent clairement pas d’optimisme quant à une solution politique rapide en Syrie » a-t-il encore insisté.

De son côté, lors d’un déplacement au Caire, le 20 novembre, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s’est dit « profondément préoccupé par la militarisation continue du conflit, les violations abominables des droits de l’Homme et le risque de voir la Syrie devenir un champ de bataille régional avec la violence qui s’intensifie » et appelé la communauté internationale à soutenir les efforts en vue de trouver une solution politique à la crise syrienne.

Par ailleurs, des combats ont éclaté  à Rass al-Aïn, près de la frontière turque, entre des rebelles islamistes du Front al-Nosra et la brigade Ghouraba al-Cham et les combattants kurdes du Comité de protection du peuple kurde (YPG), qui est le bras armé du Parti de l’Union démocratique kurde (PYD), c’est à dire la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) actif en Turquie.

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