Nord-Mali : Pas d’intervention militaire avant septembre 2013, selon Romano Prodi

Ancien président du Conseil italien et de la Commission européenne, Romano Prodi a récemment été nommé Envoyé spécial des Nations unies pour le Sahel. Sa mission consiste à coordonner l’action en matière de développement, d’aide humanitaire, de gouvernance et de sécurité dans la région.

Au cours d’un déplacement à Rabat (Maroc), Romano Prodi a évoqué la situation du Nord-Mali, où se sont établis des groupes jihadistes à la faveur d’une offensive lancée à l’initiative de rebelles touareg contre l’armée malienne au début de cette année.

Alors qu’il est question d’une opération armée pour chasser ces groupes islamistes, Romano Prodi a estimé que cette éventualité n’était pas pour tout de suite. « Tous les experts (politiques et militaires) sont d’accord pour dire qu’une intervention militaire ne pourrait avoir lieu qu’en septembre 2013 » a-t-il ainsi affirmé, à l’issue d’une rencontre avec Saad Eddine El Othmani, le ministre des Affaires marocain.

Pour le moment, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a préparé un concept d’opérations visant à mettre sur pied une force de 3 à 4.000 hommes appelée à aider l’armée malienne à reprendre les territoires qu’elle a perdus. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit prochainement étudier ce document, qui a déjà été validé par l’Union africaine. Ensuite, une résolution autorisant l’intervention devra être adoptée.

Dans le même temps, l’Union européenne compte envoyer au Mali une mission militaire (EUTM Mali) afin de former 4 bataillons de l’armée malienne, ce qui devrait prendre 6 mois.

« Il faut préparer (une) action militaire pour être crédible (et) ma mission c’est de faire tout pour la paix et éviter la guerre » a avancé Romano Prodi, pour qui la recherche d’une solution politique au Mali et dans le Sahel doit être une priorité.

Le 13 novembre, l’ancien président du Conseil italien avait plaidé pour la tenue d’une réunion internationale, à Rome, en décembre, afin de tenter de trouver une issue politique à la crise malienne.

Quant aux autorités marocaines, elles sont sur la même ligne que leurs homologues algériennes, c’est à dire qu’elles ne sont pas très enthousiastes à l’idée d’une intervention militaire au Nord-Mali. Ainsi, Saad Eddine El Othmani a indiqué que son pays souhaite d’abord « épuiser toutes les solutions pacifiques » avant toute action armée contre les groupes jihadistes implantés au Nord-Mali.

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