Nord-Mali : Les rebelles touareg du MNLA veulent reprendre la ville de Gao

Au début de cette année, les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont fait partie des groupes armés qui ont contribué à la déroute de l’armée malienne dans le nord du Mali, aux côtés d’organisations islamistes comme al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Ansar-Dine et le Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).

Cette alliance de circonstances était celle de la carpe et du lapin, étant donné que le MNLA est une organisation laïque, ayant pour objectif l’indépendance du Nord-Mali, appelé « Azawad ». Du coup, en juin dernier, ce mouvement a été évincé des positions qu’il tenait dans cette région par ses anciens alliés jihadistes.

Alors que le concept opérationnel d’un intervention militaire conduite par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour épauler l’armée malienne à rependre le contrôle du Nord-Mali doit être examiné prochainement par le Conseil de sécurité des Nations unies, des discussions ont été ouvertes au Burkina Faso avec le MNLA et Ansar-Dine, qui compte dans ses rangs essentiellement des touaregs.

L’idée est tenter de séparer Ansar-Dine d’AQMI et du MUJAO et de voir si, éventuellement, le MNLA pourrait prendre part à l’opération militaire en cours de planification. Sur ce dernier point, il n’est pas acquis que Bamako accepte l’éventualité de régler un problème avec ceux qui ont contribué à le créer…

Reste que les dirigeants du MNLA estiment que seul leur mouvement est en mesure de chasser « narco-terroristes » du Nord-Mali, étant donné que, comme ils l’ont avancé dans une lettre ouverte s’adressant notamment au secrétaire général de l’ONU, leurs combattants maîtrisent « parfaitement bien les réalités sociologiques et les règles de la guerre en zone désertique, tout en jouissant d’une bonne connaissance du terrain et du soutien des populations. »

Toujours dans le même document, ces responsables ont cependant estimé que « le scénario idéal reste (…) celui qui consiste à parvenir à la stabilisation du pouvoir à Bamako afin de créer les conditions minimales d’une négociation entre le Mali et le MNLA et, in fine, d’aboutir à un accord de paix sur la base duquel sera défini rapidement le schéma de l’éradication de la menace narco-terroriste. »

Aussi, l’enjeu pour le MNLA est de montrer que, malgré ses revers subis en juin dernier, il reste une force crédible sur laquelle il faut compter. Et cela d’autant plus qu’il pourrait être pris de court par une autre milice, le Front national de libération de l’Azawad (FNLA), composée de combattants arabes qui veulent aussi en découdre.

C’est donc ce contexte que le MNLA a lancé une offensive, le 16 novembre, dans le secteur Gao, avec l’objectif d’en chasser le MUJAO qui s’y est établi et renforcé depuis quelques mois. En cas de succès, cela lui aurait permis de devenir un interlocuteur incontournable pour les opérations à venir.

L’issue des violents combats a donné lieu à des versions contradictoires, le MUJAO parlant de victoire, ce que conteste le MNLA. Ce qui est certain, c’est que les rebelles touareg n’ont, pour le moment du moins, pas atteint leur objectif. Par ailleurs, les combattants islamistes de Gao auraient reçu des renforts envoyés de Tombouctou, à 300 km de là, par AQMI.

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