Un conflit sanglant aux confins de l’Europe

Il ne fait pas la une de l’actualité. Tout juste apprend-on par des brèves la mort de policiers ou de militaires russes tombés dans une embuscade.

Pourtant, selon l’International Crisis Group [.pdf], le conflit armé dans la région du Caucase du Nord est le « plus sanglant » d’Europe, avec, pour la seule année 2011, plus de 750 personnes tuées. Et cette tendance ne semble pas s’affaiblir puisque l’on compte déjà 600 victimes sur les neuf premiers mois de 2012.

L’origine de ces violences vient tout d’abord de la première guerre de Tchétchénie (1994-96), à l’issue de laquelle les combattants indépendantistes ont progressivement adhéré aux thèses de l’islam radical.

Puis, lors de la seconde intervention russe en Tchétchénie, le conflit s’est étendu dans tout le Caucase du Nord. Et, depuis, les attaques contre les forces de sécurité y sont quasiment quotidiennes.

Outre la radicalisation de la rébellion tchétchènes, les oppositions éthniques et religieuses ainsi que les difficultés socio-économiques contribuent à l’instabilité de cette région.

Aussi, pour le président russe, Vladimir Poutine, qui voulait « buter les terroristes tchétchènes jusque dans les chiottes » il y a 12 ans, cette situation est inacceptable. Et cela d’autant plus que la Russie accueillera en 2014 les Jeux Olympiques d’Hiver à Sotchi et la Coupe du monde de football quatre ans plus tard, ces deux évènements pouvant être la cible d’attaques terroristes menées par les rebelles islamistes du Nord-Caucase.

« C’est une question d’honneur pour tous les responsables des forces de l’ordre de s’assurer que ces événements se déroulent de façon normale, professionnelle et festive, afin que rien ne puisse jeter un voile sur ces événements » a affirmé le chef du Kremlin en octobre dernier, lors d’une réunion avec ses principaux conseillers en matière de sécurité, au cours de laquelle il a accusé les autorités des républiques caucasiennes de passivité.

Cette instabilité dans le Caucase du Nord va-t-elle durer? En tout cas, Vladimir Poutine est bien décidé à ce que ce ne soit pas le cas. Deux jours après le coup d’humeur du président russe, le Comité national antiterroriste (NAK) a fait état d’opérations ayant permis de neutraliser au moins 49 rebelles islamistes, dont 9 chefs, notamment actifs au Daguestan et en Kabardino-Balkarie.

Au total, le bilan de ces raids « de grande ampleur et massifs », qui ont été menés à des dates non précisées, est de 30 personnes interpellées, 90 camps détruits, 30 fusils, 100 kg d’explosifs, plus de 500 mines ainsi que des milliers de cartouches saisis.

« L’action coordonnée a permis de mettre un terme aux activités de plusieurs chefs de bande odieux, de membres de bandes et de leurs complices, endommageant substantiellement le système dans lequel les bandits opèrent », a fait valoir le NAK.

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