La Belgique a suspendu son programme de partenariat militaire avec le Rwanda

A l’instar des Etats-Unis, en juillet dernier, la Belgique a pris la décision de suspendre le programme de partenariat militaire qu’elle avait conclu avec le Rwanda en 2004 en matière de formation d’officiers, de sport et de santé. Cette mesure fait suite à l’arrêt, en septembre, des projets d’aide de l’Union européenne destinés à Kigali.

Ces décisions sont motivées par le soutien qu’apporte le Rwanda aux rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars), actifs au Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC).

Ce groupe a récemment lancé plusieurs attaques contre les forces régulières congolaises, forçant même la MONUSCO, la mission des Nations unies déployée dans le pays, à intervenir pour protéger les civils dans le secteur de la ville de Goma. Plus de 200.000 personnes ont été contraintes de fuir les violences, dues au M23.

L’aide qu’apporte le Rwanda à ces rebelles a été soulignée par un rapport d’experts des Nations Unies, lequel a également mentionné l’Ouganda. Ce dernier, pour protester contre ces accusations, a d’ailleurs menacé de quitter l’AMISOM, la Mission de l’Union africaine en Somalie à laquelle il fournit un tiers des effectifs.

La Belgique avait déjà manifesté sa réprobation en s’abstenant lors de l’élection du Rwanda au Conseil de sécurité de l’ONU pour 2013-2014. Du coup, la suspension de cette aide militaire est dans la logique des autorités belges.

« Nous avions déjà annoncé cette orientation. Je crois qu’en matière militaire, c’est la moindre des choses. Le Rwanda est très clairement pointé du doigt dans un rapport d’experts des Nations unies pour sa participation au soutien à la rébellion dans l’Est du Congo, et donc tant que cette situation n’est pas clarifiée, on peut difficilement imaginer de poursuivre des opérations de coopération militaire », a expliqué Didier Reynders, le ministre belge des Affaires étrangères.

Des formations qui étaient prévues au titre de l’année 2012 ont d’ores et déjà été annulées et, selon le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, aucune nouvelle activité n’a été planifiée pour l’an prochain.

D’autres mesures similaires, mais touchant cette fois les domaines civils, pourraient suivre. « Pour ce qui concerne la coopération plus largement, et donc la coopération au développement, tout dépendra de l’attitude du comité des sanctions, d’abord, de l’ONU, et puis du Conseil de sécurité » a confié le même Didier Reynders à la RTBF.

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