Des sanctions administratives contre des Navy Seals ayant éliminé Ben Laden

« C’est curieux ce besoin qu’ont les marins de faire des phrases » disait Me Folace dans les Tontons Flingueurs. Et ce qui est encore plus curieux, c’est quand ces marins sont astreints à un devoir de confidentialité comme peuvent l’être ceux appartenant au Naval Warfare Development Group (NWDG, ou DevGru), l’unité des Navy Seal ayant pris part à l’opération menée avec succès contre Oussama ben Laden, le chef d’al-Qaïda, en mai 2011.

L’été dernier, l’un d’entre eux, Matt Bissonnette, a ainsi révélé les détails du raid en question dans un livre, intitulé « No Easy Day : The Only First-hand Account of the Navy Seal Mission that Killed Osama bin Laden », sorti fort opportunément avant la date anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Et apparemment avec succès car l’ouvrage a détrôné le sulfureux « 50 Shades of Grey » de la première place du classement des ventes établi par USA Today.

Seulement, les forces spéciales, qu’elles soient américaines ou pas, n’aiment pas que leurs modes opératoires soient mis sur la place publique. C’est ainsi que « Zero Dark Thirty », le film réalisé par Kathryn Bidgelow avec pour thème l’opération contre Ben Laden, a fait polémique outre-Atlantique, des responsables du Parti républicain ayant accusé l’administration Obama d’avoir autorisé la divulgation d’informations classifiées aux scénaristes de ce long-métrage.

La dernière affaire en date concernant des révélations sur des modes opératoires utilisés par les Navy Seals ne concerne pas l’édition et le cinéma mais le monde des jeux vidéos.

Ainsi, 7 sous-officiers appartenant à cette unité d’élite de la marine américaine ont fait l’objet de sanctions administratives, la semaine passée, pour avoir dévoilé des informations classifiés pour les besoins du développement du jeu de guerre « Medal of Honor », auquel ils ont participé en qualité de consultant.

Selon l’US Navy, ces 7 commandos, qui, selon CBS, ont pris part à l’assaut donné contre le complexe de Ben Laden, ont été sanctionnés non seulement pour la divulgation d’éléments classifiés mais aussi pour avoir utilisé du matériel militaire en dotation, et cela, en violation des consignes.

Ces sous-officiers ont « reçu une lettre de réprimande » et aurant leur solde diminuée de moitié pendant deux mois. Selon un responsable, ils ne seraient pas les seuls à s’être compromis, une enquête ayant été ouverte pour identifier d’autres militaires impliqués.

« Nous prenons au sérieux les accords de non-divulgation signés par les marins et le respect du code de justice militaire », a déclaré, par voie de communiqué ,le contre-amiral Garry Bonelli, chef adjoint du commandement des opérations spéciales de l’US Navy (NSW).

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