Il faut relancer la tradition des « Bleuets de France »

Pour la première fois cette année, et en vertu de la loi du 22 février 2012, les cérémonies du 11 novembre commémorent non seulement l’armistice qui mit fin aux combats de la Première Guerre Mondiale mais aussi la mémoire de tous les morts pour la France.

En Grande-Bretagne, et plus généralemement dans les pays du Commonwealth, une tradition consiste à arborer un coquelicot pendant la première quinzaine de novembre afin de témoigner sa solidarité et sa reconnaissance à l’égard des soldats tués ou blessés au combat. Chaque année, la Royal British Legion récolte ainsi 50 millions d’euros pour financer ses actions caritatives.

Une tradition similaire existe aussi en France, avec le Bleuet, mais, il faut malheureusement bien le reconnaître, elle n’a pas la même envergure que celle constatée dans les pays du Commonwealth.

Mais cela pourrait changer à l’avenir. Le chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral Edouard Guillaud s’y est en tout cas employé en soutenant publiquement l’oeuvre du Bleuet de France, qui vise « à l’amélioration du quotidien de plusieurs milliers d’anciens combattants ainsi qu’à l’éveil de la conscience citoyenne chez les plus jeunes ». Pour cela, elle collecte des fonds, notamment à l’occasion des cérémonies du 8 mai et du 11 novembre et distribue aux donateurs un bleuet que l’on peut porter à la boutonnière.

Et le CEMA a encouragé « personnellement le plus grand nombre à s’associer comme il le peut à cette initiative » en arborant un bleuet. Mais il serait bien que cette dernière dépasse le monde militaire, c’est à dire, comme l’a souligné Olivier Kempf, sur son blog Egea, « faire que ça ne soit plus qu’une affaire de fana mili, mais quelque chose de plus large. »

Il suffirait de quelques initiatives simples pour cela. Notant que les joueurs de l’équipe australienne de rugby arboraient le fameux coqueliquot sur la manche gauche de leur maillot, l’auteur d’Egea a ainsi suggéré que ceux du XV de France en fassent autant avec le Bleuet, ce qui ne les a toutefois pas empêché de nous offrir de beaux moments d’émotion, que ce soit lors des hymnes et dans le jeu.

« Même qu’on instaurerait une tradition (on la rétablirait, en fait) : pendant cette quinzaine, l’équipe de France jouerait en maillot blanc, de sorte qu’on voit bien le bleuet (et l’équipe de foot, pour les matchs autour du 8 mai). Et du coup, le Premier ministre qui regarderait ça se sentirait obligé d’en porter un aussi, et la tradition se répandrait » a-t-il écrit.

Quoi qu’il en soit, il est nécessaire de promouvoir cette tradition du Bleuet que beaucoup ne connaissent pas alors même qu’ils tiennent à exprimer leur reconnaissance à l’égard de ceux qui sont morts pour la France.

C’est ainsi le cas de Laurent Nicollin, le président délégué du club de football de Montpellier, dont les joueurs devront porter, à l’instar des Britanniques, un… coquelicot lors de la rencontre qui les opposera ce jour au Paris Saint Germain.

« Pour aller quelque part, il faut savoir d’où l’on vient. Il y a des gens qui sont malheureusement morts pour nous dans une période difficile de l’histoire de France, et quand on joue un 11 novembre, il est important de s’en souvenir. » a-t-il expliqué. « Ça plaît ou ça ne plaît pas, mais je pense qu’il y a des valeurs à défendre dans un monde compliqué actuellement », a-t-il ajouté.

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