L’Ouganda menace de se retirer de la Mission de l’Union africaine en Somalie

Du 26 septembre au 3 novembre, un Détachement d’instruction opérationnelle (DIO), composé de 33 militaires du 5ème Régiment Interarmes d’Outre-Mer (RIAOM) et des instructeurs américains de l’Africa Contingency Operations Training and Assistance (ACOTA) ont pris part à la formation d’un bataillon de l’armée ougandaise, appelé à être déployé en Somalie dans le cadre de l’AMISOM (African Union Mission in Somalia).

Cette opération de l’Union africaine a été lancée en 2007, avec un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, afin de soutenir le gouvernement fédéral de transition somalien aux prises avec des milices islamistes, dont les Shebabs, qui retiennent toujours en otage Denis Allex, un officier français de la DGSE, enlevé le 14 juillet 2009, et de maintenir un certain niveau de sécurité pour permettre les actions humanitaires.

Depuis le début, l’Ouganda a été l’un des principaux contributeurs de cette opération, avec le Burundi. Ces deux pays ont été par la suite rejoints par le Kenya, la Sierra Leone et Djibouti. Sur le terrain, la mission de l’Union africaine a réussi à prendre le dessus sur les milices islamistes, le dernier succès notable en date étant la prise du port stratégique de Kismayo, alors contrôlé par les Shebabs.

Seulement, et alors le Conseil de sécurité des Nations unies a prolongé de 4 mois supplémentaires le mandat de l’AMISOM, l’Ouganda a menacé de s’en retirer afin de protester contre les accusations contenues dans un rapport selon lesquels il soutiendraint des groupes rebelles actifs en République Démocratique du Congo (RDC), comme le M-23.

Or, si cette décision devait être suivie d’effet, ce serait un coup dur pour l’AMISOM, dans la mesure où les forces ougandaises en constituent l’épine dorsale en fournissant le tiers des effectifs (6.000 hommes sur 17.000). Qui plus est, comme elles jouent un rôle majeur à Mogadisco, leur retrait pourrait donner plus de latitude aux Shebabs.

Toutefois, cette menace formulée par Kampala est sans doute un coup de bluf, le gouvernement ougandais ayant plus à perdre à retirer ses troupes de l’AMISOM qu’à y gagner. C’est surtout vrai pour le président Yoweri Museveni, avec cet engagement, a gagné une importance régionale à laquelle il lui sera difficile de renoncer.

Aussi, en soulignant son importance au sein de l’AMISOM et les sacrifices consentis par ses militaires (500 soldats ougandais et burundais ont perdu la vie en Somalie en 5 ans, dans une indifférence la plus totale, du moins chez les occidentaux), Kampala chercherait surtout à faire pression sur les Nations unies afin d’éviter que des suites ne soient données au rapport concernant la RDC.

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