L’enquête sur l’affaire présumée de corruption concernant les Eurofighter autrichiens rebondit en Allemagne

Initialement, les forces aériennes autrichiennes ne devaient pas être équipées d’avions de combat Eurofighter, conçus par le consortium du même nom réunissant EADS, BAE Systems et Finmeccanica. Mais en 2009, elles ont pourtant reçu leur 15ème et dernier  appareils de ce type, lesquels ont remplacé leurs Saab J-37 Draken.

Mais, depuis la commande de ces Eurofighter, passée en 2003, des soupçons de corruption n’ont pas manqué de faire surface. Un général proche du dossier a même été démis de ses fonctions, suite à la révélation selon laquelle un membre de sa famille aurait perçu de l’argent de la part d’un lobbyiste mandaté par le consortium Eurofighter. Finalement, le parquet de Vienne classera l’affaire sans suite en mars 2011.

Pour autant, le dossier n’en est pas resté là puisque de nouveaux rebondissements se sont produits quelques semaines plus tard, avec l’arrestation d’un homme d’affaires italien, Gianfranco Lande.

Ce dernier a alors révélé que plus de 84 millions d’euros de commissions occultes avaient été versés par Vector Aerospace, une société écran créée par EADS Allemagne, à l’entreprise Euro Business Developpement, appartenant à deux négociations d’armes autrichiens. Ces deux hommes auraient ainsi pris à leur charge le système de rétro-commissions dans le cadre du contrat Eurofighter.

En outre, cette affaire de corruption présumée concerne aussi Karl-Heinz Grasser, l’ancien ministre des Finances autrichien. Ayant été favorable, pendant un temps, à l’acquisition de F-16 américains, il avait finalemement oeuvré pour favoriser la candidature de l’Eurofighter.

Quoi qu’il en soit, l’affaire dépasse le cadre autrichien puisque, le  7 novembre dernier, le parquet de Munich a indiqué avoir « perquisitionné plusieurs sites (d’EADS, ndlr) en Allemagne dans le cadre d’une enquête pour corruption lors d’une vente d’avions à l’Autriche. »

D’après le journal autrichien Wirtschaftsblatt, d’autres perquisitions auraient été menées le même jour en Suisse et en Autriche, toujours dans le cadre de cette affaire de corruption présumée.

Cela étant, et d’après le procureur du parquet de Munich, Thomas Steinkraus-Koch, plusieurs personnes sont « soupçonnées » mais aucun mandat d’arrêt à leur encontre n’a pour l’instant été émis.

De son côté, le groupe europée d’aéronautique et de défense a fait savoir qu’il soutenait « les autorités dans leur enquête ». En tout cas, cela a fait réagir le président du groupe Thomas Enders. Dans une lettre adressée à ses cadres et citée par le quotidien Financial Times Deutschland, il a mis en garde contre toute tentative de corruption. « Il n’y a pas de place chez EADS pour un comportement corrompu ou non conforme à l’éthique » a-t-il écrit, en promettant une « tolérance zéro » dans ce domaine.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]