Le budget de la DGSE augmentera en 2013

Dans l’attente des orientations qui seront fixées par le prochain Livre blanc sur la Défense, les crédits alloués aux forces armées pour 2013, d’un montant de 31,4 milliards d’euros, sont au même niveau que ceux de l’année 2012.

Cela étant, ce budget est insuffisant au regard de la trajectoire financière établie par la Loi de Programmation Militaire 2009-2014 étant donné qu’il manquera, à la fin de l’exercice, près de 4 milliards d’euros par rapport à ce qui avait été initalement convenu. Et cela, en dépit des efforts de rationalisation et des économies réalisées par le ministère de la Défense.

Aussi, les trois armées (Terre, Air, Marine) doivent se résoudre à des reports de commande d’équipements et à l’application de mesure catégorielles, comme par exemple le blocage d’une partie des tableaux d’avancement, ce qui n’est pas sans conséquences sur le moral des troupes.

Quoi qu’il en soit, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Et l’examen du projet de budget 2013 montre que le renseignement bénéficiera d’une nouvelle hausse de ses moyens, ce qui prouve que la priorité est clairement donnée à la fonction « connaissance et anticipation ».

Ainis, les autorisations d’engagement de la Direction du Renseignement Militaire (DRM) seront portées à 161 millions d’euros, ce qui correspond à une hausse de 9,6% alors que celles du programme 178 « Préparation et emploi des forces », qui englobe son budget, vont globalement baisser de 2,1%. En outre, ses crédits de paiement augmenteront également de 9,6%.

Quant aux crédits de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et de la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD), ils figurent dans le programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense. »

Chargée d’assurer la sécurité du personnel, des informations, des matériels ainsi que des installations sensibles, la DPSD disposera de 95 millions d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement, soit 2,1 % de moins qu’en 2012.

Cependant, au niveau de la gestion de ses ressources humaines, et selon Michel Miraillet, le directeur chargé des affaires stratégiques du ministère de la défense (DAS), la DPSD aura à remplacer des « des sous-officiers par des officiers brevetés, au moment où la réforme du contrôle de l’exportation d’armements va conduire à exiger plus de réactivité de la part de l’ancienne Sécurité militaire. »

Pour la DGSE, il est prévu de porter ses autorisations d’engagement à 645 millions d’euros (+9%) et ses crédits de paiement à 600 millions d’euros (+3,8%). Et, alors que le ministère de la Défense doit rendre 54.000 postes d’ici 2014, le boulevard Mortier a dû annuellement 150 emplois à temps plein (ETP), soit 600 en 4 ans.

Pour autant, cela ne veut pas dire que le service recrutera 150 personnels supplémentaires en 2013. En effet, devant la difficulté de trouver des spécialistes de haut niveau dans les domaines de l’informatique ou des langues rares acceptant des salaires modestes comparés à ce que peut offrir le secteur privé, le directeur de la DGSE a, comme l’a expliqué le DAS aux députés de la commission de la Défense, la possibilité de fusionner plusieurs Equivalent temps plein annuel travaillé (ETPT), pour proposer des traitements en phase avec le niveau des compétences recherchées.

Par ailleurs, les ressources de ces trois services de renseignement du ministère de la Défense seront complétées par une partie des 50,2 millions d’euros des fonds spéciaux inscrits au budget des services du Premier ministre.

Cette somme est un minimum car, généralement, il est constaté que le montant de ces fonds spéciaux est supérieur à ce qui avait été initialement prévu par la Loi de Finances. Ainsi, pour 2012, il avait été prévu d’affecter 51,7 millions à ces fonds spéciaux, lesquels devraient s’élever à 65 millions. La DGSE en est la principale bénéficiaire (55 millions pour cette année). Dans une moindre mesure, la DRM et la DPSD ont reçu respectivement 60.000 et 80.000 euros supplémentaires.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]