La Suède et la Finlande veulent surveiller l’espace aérien islandais

Membre de l’Otan, l’Islande a pris une importance stratégique majeure lors de la Guerre Froide en raison de sa position géographique. Cela a justifié une présence militaire américaine conséquente sur ton territoire.

Ne disposant pas, à proprement parler, de forces armées (le pays compte surtout des garde-côtes), l’Islande a ainsi pu compter pendant des années sur les Etats-Unis, et plus généralement l’Otan, pour assurer sa protection. Seulement, avec l’effondrement de l’Union soviétique, Reykjavik a perdu de l’intérêt. Et, en 2006, les derniers avions de l’US Air Force ont quitté la base de Keflavik où ils étaient jusqu’à présent déployés.

S’est alors posé le problème de la surveillance de l’espace aérien islandais. Finalement, l’Otan s’est chargé de cette mission, avec le déploiement régulier de détachements de pays membres. C’est ainsi que, par exemple, la France y a envoyé 4 Mirage 2000-5 de l’escadron de chasse 1/2 Cigognes en janvier 2008.

Toutefois, l’Otan devrait être épaulé dans cette tâche par la Suède et la Finlande, deux pays membres du Conseil nordique, qui regroupe également la Norvège, le Danemark et l’Islande.

« Dans le cadre du Conseil nordique des ministres (…), la Suède et la Finlande ont exprimé leur volonté de participer à la surveillance de l’espace aérien islandais avec la Norvège pour les quatre premiers mois de 2014 », a ainsi déclaré Carl Bildt, le ministre suédois des Affaires étrangères, par voie de communiqué, le 31 octobre.

Pour le responsable suédois, il s’agit d’une « question de solidarité avec les voisins nordiques » et cette décision « n’a rien à voir avec l’Otan ». Comprendre : à une éventuelle adhésion future à l’Alliance atlantique, étant donné que la Suède et la Finlande n’en sont pas membres.

Cela étant, ces deux pays scandinaves coopérent étroitement avec l’Otan et prennent part à des exercices communs, voire même à des opérations via le dispositif dit de « Partenariat pour la Paix. » Ainsi, la Suède et la Finlande ont envoyé des troupes en Afghanistan dans le cadre des missions de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF).

La question des relations qu’entretiennent ces pays avec l’Otan est épineuse. Enfin, cela est surtout vrai avec la Finlande, qui partage une frontière avec la Russie, où l’on surveille de près les coopérations d’Helsinki avec l’Alliance.

Ainsi, l’éventuelle adhésion de la Finlande à l’Otan suscite de l’inquiétude à Moscou. « S’il s’agit par exemple du déploiement de systèmes de frappe ou d’autre chose susceptible de menacer notre sécurité, cela ne manquera évidemment pas de provoquer une riposte de la part de la Russie » avait déclaré à ce sujet, en juin dernier, le président russe, Vladimir Poutine.

« La participation de la Finlande à des exercices de l’Otan montre que ce pays rejoint progressivement cette organisation. Dans certaines circonstances, cela peut créer une situation dangereuse pour ce qui concerne la sécurité militaire de la Russie « , avait aussi affirmé, à la même époque, le général Nikolaï Makarov, le chef d’état-major des forces armées russes.

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