Un major de la gendarmerie mis en examen pour « complicité d’orpaillage illicite » en Guyane

Le commandant de la brigade de gendarmerie de Régina, qui, située à 120 km au sud de Cayenne, est un haut lieu de l’orpaillage illégal en Guyane, a été mis en examen, le 29 octobre, pour « corruption passive » et « complicité d’orpaillage illicite » et placé en détention provisoire à la prison de Rémire-Monjoly.

Le procureur de la République de Cayenne, Ivan Auriel, a expliqué que ce major de 52 ans est accusé « d’avoir monnayé le passage de pirogues de nourriture, de marchandises et d’orpailleurs clandestins à destination de sites aurifères illégaux » et d’avoir fourni une « aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée. »

Cela étant, le militaire nie les accusations portées à son encontre tout en ayant admis avoir fermer les yeux sur le passage de pirogues appartenant à « un agent de renseignement exceptionnel », lequel lui aurait fourni des informations permettant d’arrêter d’autres orpailleurs clandestins. C’est, du moins, ce qu’a affirmé à l’AFP son avocat, Me Jérôme Gay.

Or, d’après le procureur, la hiérarchie du sous-officier n’a pas confirmé ses propos et a indiqué ne pas être au courant de ces pratiques. Et ce présumé agent de renseignement exceptionnel », un ressortissant brésilien qui a été arrêté, a prétendu « avoir versé de l’argent au major pour qu’il laisse passer des pirogues. » Mais l’on imagine mal un trafiquant admettre être un indicateur dans la mesure où, comme tout finit par se savoir, il risque des représailles.

C’est d’ailleurs ce qu’a expliqué l’avocat du gendarme. « Un agent de renseignement n’avouera jamais en être un mais les interceptions de pirogues d’orpailleurs en Guyane sont le fruit de ce travail de renseignement » a-t-il avancé.

En attendant, deux juges d’instructions ont été saisis de l’affaire par le parquet de Cayenne. Quant au major, qui se dit « écoeuré », il a demandé sa mise en retraite d’office. Le trafiquant brésilien, également placé en détention, a été mis en examen pour « corruption active et contrebande. »

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